Lutte contre le cyberislamisme : l'ultimatum du gouvernement aux réseaux sociaux
L’exécutif a un plan pour tordre le bras aux réseaux sociaux sans passer - pour l'instant - par une nouvelle loi.
Le gouvernement considère que Facebook, Google, YouTube, Twitter, Tiktok et Snapchat doivent jouer un rôle plus actif contre la propagation de discours islamistes. Que ces réseaux ne peuvent s'exonérer de leur responsabilité dans la radicalisation de certaines personnes.
Aussi, Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, a reçu hier les représentants français de ces géants du net. La discussion a été franche, très franche, et sur un point en particulier : le traitement des requêtes de Pharos, la plateforme publique qui permet de signaler des contenus illicites.
Des requêtes restées lettre morte
Le ministère de l’Intérieur s’est rendu compte que les demandes des policiers et gendarmes qui gèrent Pharos sont traitées, parfois, avec légèreté. “Les réseaux mettent du temps à leur répondre, ou alors ils ne leur répondent pas du tout”, explicite un conseiller. Ce qui agace particulièrement en haut lieu.
Marlène Schiappa a donc prévu : cela ne doit plus se produire, à l’avenir, c’est réponse systématique. Sinon le ministère divulguera les signalements restés lettre morte. Dévastateur en termes d’image s’il y a de nouveaux drames. L’exécutif a particulièrement en ligne de mire Twitter, jugé "le réseau social le moins coopératif". Autre piste : que chaque réseau social désigne un contact en son sein, facilement joignable, pour fluidifier les échanges.
Le "groupe de contact permanent" réactivé
Pour fluidifier les échanges aussi, le “groupe de contact permanent”, qui avait vu le jour en 2015 pour lutter contre la propagande de Daech, est réactivé. Il permettait de maintenir, comme son nom l’indique, un contact permanent entre l’Etat et les opérateurs Internet.
Une première réunion d’urgence est prévue la semaine prochaine. Il est demandé aux représentants des réseaux sociaux de venir avec des propositions opérationnelles, des ébauches de process, pour être plus efficaces dans la veille, la modération et de manière générale la traque des discours et contenus haineux.
C'est le premier volet de la riposte du gouvernement, celui qui ne nécessite pas de nouvelle loi. Le volet législatif interviendra plus tard, avec des dispositions sur les réseaux sociaux ajoutées au projet de loi contre le séparatisme.
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