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"Lucidité", le mot qui fait consensus pour qualifier le renoncement de François Hollande

François Hollande a annoncé jeudi soir qu’il renonçait à briguer un deuxième mandat présidentiel. Retour sur les réactions vendredi dans le brief politique.

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François Hollande renonce à un second mandat. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

François Hollande renonce à briguer un deuxième mandat présidentiel. Il n'est donc pas candidat pour 2017. Le chef de l’Etat l’a annoncé jeudi 1er décembre à 20 heures lors d’une allocution télévisée depuis l’Elysée. Une annonce qui a évidemment suscité de très nombreuses réactions politiques, à gauche comme à droite, avec un point d’accord des deux côtés de l’échiquier politique - c’est suffisamment rare pour être souligné - qui se résume en un mot, employé par François Hollande lui-même pour expliquer sa décision. Et ce mot c’est lucidité, c’est à dire "la faculté de voir et de comprendre les choses avec clarté et justesse".

François Hollande lucide selon la droite 

Après François Hollande, l’un des premiers à avoir utilisé ce terme, c’est François Fillon, qui a réagi dans un communiqué : "Le Président de la République admet, avec lucidité, que son échec patent lui interdit d'aller plus loin”, écrit le député de Paris et candidat désigné de la droite et du centre pour la présidentielle de 2017. A droite, on s’est aligné sur son nouveau chef, à l’image de Nathalie Kosciusko-Morizet, invitée sur France 2 jeudi soir. "J’en sors avec l’impression que c’est la décision la plus lucide de son quinquennat. Certains diront que c’est ses proches, les dirigeants du parti socialiste qui n’en voulaient plus. Moi je crois que ce sont les Français qui n’en voulaient plus" , a-t-elle déclaré.

Lucide aussi pour la gauche

Une forme de lucidité également pour Benoît Hamon, candidat à la primaire du Parti socialiste, invité jeudi soir sur franceinfo. "Il fait un choix en conscience, lucide, il a utilisé le mot lui-même, qu’il ne peut plus rassembler sa famille et que sa candidature, finalement, entraverait le dessein de la gauche". Même constat chez Arnaud Montebourg, lui aussi candidat à la primaire à gauche. "Il a pris là une décision qui je crois était sage. Elle était difficile mais réaliste, empreint de lucidité et hautement respectable. En mettant fin lui-même à ce quinquennat, dont le bilan est pour le moins controversé, nous pouvons tous apercevoir que ce n’est pas l’échec d’un homme. C’est l’échec d’une politique", a-t-il estimé.

Un bilan "controversé" selon Benoît Hamon. Les mots sont beaucoup moins mesurés chez Jean-Luc Mélenchon qui y voit "un énorme aveu d’échec".  Et "il ne faudrait pas que ça fonctionne comme une amnistie pour tous ceux qui ont participé à cet échec", ajoute le candidat de la gauche de la gauche. Jean-Luc Mélenchon qui fait là clairement allusion à Manuel Valls. Le Premier ministre pour qui la voie est désormais libre mais qui ne change rien pour l’instant à son programme. Il se déplace comme prévu vendredi à Nancy.

"Dignité", le deuxième mot de la soirée

Dans un communiqué il a tenu à dire "à François Hollande son émotion, son respect, sa fidélité et son affection". Mais surtout qu’il ne doutait pas "que ce quinquennat sera apprécié à sa juste valeur". Évidemment, il n’a pas d’autre choix que de défendre le bilan qu’il partage avec le président de la République, surtout s’il veut se porter candidat. Pas de doute sur le fait qu’il se lance, mais reste à savoir quand.

Si Manuel Valls est l’un des rares à gauche qui défend le bilan de François Hollande, il n’est pas le seul. Il y a aussi le patron des sénateurs socialistes, Didier Guillaume, un fidèle du Président. Ses soutiens parlent tous d’un moment de dignité. C’est l’autre mot de la soirée, qu’on retrouve d'ailleurs dans un tweet de Christiane Taubira. L’ancienne garde des Sceaux a vu dans le discours de François Hollande "un moment de dignité comme la politique en était devenue avare. L’exigence pour les gauches est colossale", ajoute-t-elle.

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