Après la bataille du rail gagnée mardi avec l’adoption du projet de réforme ferroviaire à l’Assemblée nationale, les débats sur la loi asile-immigration, eux, continuent de secouer un peu la majorité. Cette dernière a déposé quelque 200 amendement au texte, signe d’une certaine fragilité. Une poignée de députés hésitent même encore à voter contre ce texte. Lequel sera voté, apprenait-on mardi, dans la nuit de vendredi à samedi. Ce qui n'a pas ravi Christian Jacob, le patron des députés républicains à l'Assemblée. "C’est plus qu’une manœuvre, c’est un gouvernement qui est fébrile, c’est une majorité qui a peur, accuse Christian Jacob. La peur du gouvernement, c’est d’afficher au grand jour les divisions internes. Pourquoi aller voter un texte aussi important que celui-là en catimini, à 2 heures ou 4 heures du matin. Faisons-le au grand jour !" Le groupe LR n'a pas encore arrêté sa position sur son vote.La note du briefLa note du jour est une mauvaise note, donnée par le professeur Macron à deux eurodéputés qui l'ont interpellé et critiqué. L'écologiste belge Philippe Lamberts venu avec une corde d'escalade, en référence aux premiers de cordées. Puis à l'élu français des patriotes Florian Philippot. Lequel a interpellé le président de la République en ces termes : "Devant cette assemblée qui joue au Parlement, parce qu’elle n’est pas un Parlement, il n’y a pas un peuple européen unique à représenter, vous êtes venu pour plaire. Plaire aux puissants, comme vous avez toujours su le faire." Réponse d’Emmanuel Macron : "Vous avez un drôle de respect pour le peuple français de traiter comme cela la fonction qu’il vous a confié. Si cette assemblée ne vous plaisait pas, il ne fallait pas y venir, c’est tout !" Il est loin le temps où, avant d'être élu président, François Mitterrand disait de l'Europe que lorsqu’elle ouvrait la bouche c'était pour bailler : mardi, à Strasbourg, il semble en effet qu’on ne s’y soit pas du tout ennuyé.