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L'exécutif veut convertir l'administration au télétravail

Amélie de Montchalin souhaite que l'outil sanitaire d'aujourd'hui devienne demain instrument de transformation de la fonction publique.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un ordinateur à domicile (illustration). (CLÉMENCE FULLEDA / FRANCE BLEU / RADIO FRANCE)

Le gouvernement souhaite que 50% des fonctionnaires passent au moins une journée par semaine en télétravail. Objectif atteint ! Et du côté de l’exécutif, on n’est pas peu fiers que l’Etat ne soit plus à la remorque du privé. “On y est”, s’enthousiasme un conseiller, assumant cet objectif modeste des 50%, parce que "tous les postes ne peuvent pas s’exercer à distance. Le policier, le médecin, les métiers de guichets, c'est plus compliqué."

Toutefois, Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, veut aller plus loin en augmentant le nombre de jours par semaine travaillés à domicile, et notamment là où l’épidémie sévit le plus. Car à en croire ses services, les départements les plus touchés par le virus ne sont pas forcément les bons élèves du télétravail.

Des freins dans l'encadrement

Deux raisons expliquent les réticences de certaines administrations : la qualité de l’équipement, et la qualité du management. A la question logistique, le gouvernemenet répond que 50 000 ordinateurs portables ont été commandés avant Noël. Ce matériel commence à être distribué pour que chacun puisse travailler dans de bonnes conditions.

Les freins d'ordre managériaux sont plus compliqué à lever. Cela concerne 15 départements et “c’est essentiellement un sujet de confiance entre les chefs de services et les agents, explique un conseiller. Le chef qui se dit que son équipe va forcément se tourner les pouces si elle n’est pas au bureau.”

Les préfets sont mis à contribution pour mettre de l'huile dans les rouages, et fluidifier le dialogue social. Amélie de Montchalin de son côté reçoit les syndicats chaque semaine. Car pour la ministre, le télétravail n’est pas qu’un outil sanitaire, mais aussi un instrument de transformation de l’administration et des relations de travail en son sein.

C’est une opportunité de sortir de l’hyper verticalité de la fonction publique, explique l’entourage, et de redonner des marges de manœuvre et d’initiatives aux agents.” Une façon d'identifier là où l'Etat manque d'agilité, un concept cher à Emmanuel Macron.

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