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Edouard Philippe soigne sa droite

L'ancien Premier ministre reprend ses déplacements en France, à la rencontre des élus de droite qui le sollicitent et l’invitent.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Edouard Philippe, en septembre 2020. (BERTRAND GUAY / AFP)

Mardi 15 décembre, Edouard Philippe sera en Seine-et-Marne, en région parisienne. A Fontainebleau d’abord, aux côtés du maire de la ville Frédéric Valletoux, qui est un proche, et avec lequel il déjeunait souvent lorsqu'il était à Matignon. Et après Fontainebleau, direction Meaux pour s'afficher aux côtés de Jean-François Copé. Et là, c’est moins attendu parce que Jean-François Copé ne fait pas partie de la "bande à Doudou", c’est-à-dire de ces élus historiquement proches du maire du Havre.

Mais depuis cet été et le remaniement, Jean-François Copé ne se prive plus de dire tout le bien qu’il pense de l’ancien Premier ministre, qu’il voit comme "une piste" pour la droite en 2022. Le maire de Meaux a même plaidé sa cause au bureau politique des Républicains, avec cet argument : "Vu l’état de nos ressources humaines, il n’est pas indispensable de fermer des portes." 

"Si Edouard est candidat..."

A droite, il n’est désormais plus le seul à soutenir cette "piste". "Si Edouard est candidat, je ferai sa campagne", confie un président de région. Des sénateurs, des députés, d’autres maires, comme celui de Toulon Hubert Falco, échangent toujours avec l’ancien Premier ministre et sondent ses intentions. "Mais il est suffisamment malin pour ne jamais parler des sujets qui l’intéressent vraiment", confie un interlocuteur.

Pour autant, ce réseau qu'Edouard Philippe réactive n'inquiète pas en Macronie, où l'on reste convaincu que la maire du Havre restera loyal au président. "Edouard Philippe est beaucoup trop orgueilleux pour s’abaisser à la trahison." Ça, c’est le commentaire d’un poids lourd de la majorité. "Il reviendra à la place qu’il souhaitera quand ce sera utile", dit le même.

Un "actif précieux" pour la majorité

"Edouard veut arriver comme celui qui sauve Macron", glisse un ministre qui lui parle toujours. C’est-à-dire remonter à bord avec sa popularité, certes, mais surtout un réseau d’élus de droite qui feraient définitivement basculer le match du côté du président sortant en 2022.

En attendant, sa mission - révélée par un autre ministre - est de "ringardiser la droite, y compris ceux qui veulent être candidats." "La comparaison est terrible à chaque fois", se réjouit le même. C’est pourquoi autour d’Emmanuel Macron, on considère aussi que le maire du Havre est "un actif précieux, un élément essentiel de la réélection".

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