Derrière le débat sur l'euthanasie, des divergences stratégiques dans la majorité LREM
Le débat sur la fin de vie divise la majorité, mais pas que pour des raisons philosophiques ou religieuses.
Le débat sur l'euthanasie resurgit à la faveur d’une proposition de loi qui doit être débattue le 8 avril à l’Assemblée nationale. Proposition de loi, ça veut dire que le texte est présenté par un député, un membre du groupe Libertés et Territoires qui n'appartient pas à la majorité. Néanmoins, au sein du groupe En marche, plusieurs positions s’expriment. Ce qui a conduit ce week-end à organiser trois heures de débat, pour faire le tour des arguments des uns et des autres. Et d’entendre les réticences stratégiques, à un an de la présidentielle.
Certains font valoir le contexte : comment voter un texte sur la fin de vie alors que l’exécutif se bat depuis un an… pour en sauver ? Argument balayé par les partisans de la proposition de loi qui rejettent la confusion entre combattre contre le virus et permettre à chacun d’avoir une fin de vie digne.
Economique versus sociétal
Sur cette question de la dignité, un député, pourtant favorable au texte, fait remarquer que 23 départements n’ont pas de services de soins palliatifs. Ça, et le contexte du Covid, avec le débat sur les capacités des réanimations et les fermetures de lit, ça fait un peu “pourquoi dépenser de l’argent quand on peut tuer les gens ?” Cet élu craint le trouble qui peut se cristalliser dans l’opinion publique.
Dans la majorité, d’autres considèrent qu’il faut tout bonnement renvoyer ces débats de société - l’euthanasie, le cannabis, l’écriture inclusive, le bien être animal… - à la campagne présidentielle, pour ne focaliser le discours d’ici là que sur l’économique, le social. “Les sécurités en général, résume un parlementaire, pour ne pas que l’Assemblée devienne une sorte de monde parallèle.”
Réponse d’un de ses collègues : “D’ici 2022, il faut avancer sur tous les sujets importants de la vie du pays, qui ne se cantonnent pas à l'économique ou au social.” C’est ce qu’on appelle une divergence stratégique.
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