David Lisnard, l'homme qui affole la droite
Le maire de Cannes est l'une des figures qui monte chez Les Républicains, mais il n'a pas que des amis dans sa famille politique.
David Lisnard publie cette semaine La culture nous sauvera, aux éditions de L'observatoire, un livre où il défend l’idée de la culture comme antidote au repli identitaire. Le maire de Cannes est l'une des étoiles montantes de la droite, et cela ne plaît pas à tout le monde dans son propre camp.
L'homme a émergé en novembre dernier après une tribune dans Le Figaro, pour dénoncer "la folie bureaucratique française". Depuis, le maire le mieux élu de France – dès le premier tour en mars 2020, avec 88,08% des voix – est régulièrement invité des matinales télé et radios. Une visibilité qui lui vaut des critiques acerbes. Entendu à l’Assemblée nationale, un député important, tout en sarcasme : "Ce n'est pas parce que tu montes les marches à Cannes que tu montes les marches de l'Élysée." Ou encore au siège du parti Les Républicains : "Il n’est populaire que dans 'Le Figaro' et dans certains quartiers de Cannes."
Ce n'est guère mieux dans les Alpes-Maritimes, son département, avec ce portrait brossé par un maire : "Il a beaucoup d’estime pour lui-même, et peut se rêver président. Mais il n’a aucun ami politique et c’est son plus grand problème." Le tableau d’ensemble est peu plaisant. Il n'y a guère que dans l'entourage de Xavier Bertrand qu'on lui trouve du "talent", ajoutant aussitôt : "Il a des choses à dire, mais il ne sait pas encore se faire entendre."
Des propositions clivantes
Le principal intéressé n'est pas surpris de ces critiques, qui lui étaient revenues aux oreilles à travers les questions que lui posent les journalistes, mais assure qu'aucun de ses contempteurs ne lui a encore fait de remarques en face-à-face. Il dit d'ailleurs parler à tout le monde : Xavier Bertrand, Bruno Retailleau, Philippe Juvin, Michel Barnier... Tous ceux tentés par une candidature en 2022.
Au-delà de son camp, David Lisnard échange aussi avec des personnalités de gauche, comme l'ancien ministre Arnaud Montebourg, ou la maire de Paris Anne Hidalgo qu'il croise à l'Association des maires de France. C'est l'une des volontés de David Lisnard que de réactiver le clivage droite/gauche face à "deux démagogies, celle technocratique d'Emmanuel Macron, et la démagogie populiste des extrêmes". Pour ce faire, le maire de Cannes veut continuer à avancer des propositions... clivantes.
Avant l'été, l'homme dévoilera les équipes avec lesquelles il travaille, celles qui planchent notamment sur un contre-projet de réforme des retraites. Dans quel cadre ce contre-projet sera présenté ? David Lisnard se fait un malin plaisir à rappeler que son micro-parti, créé pour financer sa campagne municipale, est "apte à mener des actions ailleurs qu'à Cannes". Voilà de quoi accréditer les ambitions nationales, voire présidentielles que lui prêtent certaines de ses "amis" des Républicains. Pour l'heure, David Lisnard jure haut et fort ne pas avoir d'agenda caché.
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