"Ceux qui n’ont pas joué le jeu vont en payer le prix" : la participation des ministres à la campagne des européennes comptera en cas de remaniement
Emmanuel Macron met régulièrement la pression sur les ministres pour qu'ils participent à la campagne. Les membres du gouvernement font feu de tout bois avec une angoisse en tête : le remaniement qui se profile après les européennes.
Les avertissements répétés d'Emmanuel Macron semblent porter leurs fruits : les ministres multiplient les déplacements, à commencer par Édouard Philippe. Le Premier ministre montre l'exemple : meetings à Caen, à Strasbourg, à Libourne... Même le Modem Marc Fesneau, pourtant pas en première ligne avec son portefeuille des Relations avec le Parlement, sillonne la France.
Il faut dire que les ministres ont été un peu déboussolés, puisque pendant deux ans ils avaient consigne de parler le moins possible aux journalistes. Ils devaient aussi éviter les "gilets jaunes" au début de la crise pour ne pas leur donner trop d'importance.
Embouteillage de ministres
C'est tout l'inverse maintenant : ils sont même trop nombreux dans les réunions publiques. Exemple à Paris il y a deux jours : un ministre a été contraint d'annuler sa venue parce qu'il y avait trop de membres du gouvernement.
Ce qui les motive - ou les angoisse, c'est selon - c'est le remaniement. "Si on n'est pas en tête le 26 mai, le remaniement sera très important", prédit un membre du gouvernement. Matignon tient les comptes "sans être 'control freak', sans être tâtillon", précise un proche du Premier ministre. Pour autant, "ceux qui n’ont pas joué le jeu vont en payer le prix", prévient l'entourage d'une ministre.
Marine Le Pen se paie Emmanuel Macron
Pour Marine Le Pen, Emmanuel Macron s'est discrédité en entrant en campagne.
Le chef de l'Etat mettra toute son énergie, dit-il, pour que le RN ne soit pas en tête des européennes. C'est son visage qui est sur les affiches La République en Marche. "Il se comporte comme un chef de faction, comme un chef de clan, et il rentre en campagne contre des millions de Français qui sont des adversaires d'En Marche", analyse Marine Le Pen au micro de France Inter.
François Ruffin aime Jean-Claude Juncker
Le député La France insoumise d'Amiens était mercredi soir dans le XXe arrondissement de Paris pour faire "la fête à Juncker" (sic), le président de la Commission européenne. "Moi je dis 'Juncker président !' Il faut qu'il reste à la tête de la Commission. J'aime la clarté du projet. Quand il dit en 2005 [au sujet du référendum sur la constitution européenne] : 'Si c'est oui, on dira on poursuit, si c'est non on dira on continue', c'est franc du collier, c'est sans chichi", a ironisé François Ruffin.
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