Avec l'amélioration de la situation sanitaire, les pouvoirs publics se déconfinent "très prudemment"
Alors que la France se déconfine peu à peu, le retour à la normale n’est pas pour tout de suite, ni à l’Assemblée nationale ni dans les ministères.
Un conseiller résume la philosophie globale : "On reste très prudents". Il suffit de jeter un coup d'œil aux séances publiques à l’Assemblée nationale pour s’en rendre compte : la jauge des 50% s’applique toujours, pas plus de 50% des députés présents en même temps. Aucune date n'a été communiquée aux groupes politiques sur le retour à la normale. Les visites de groupes - qui permettent aux parlementaires de faire découvrir le Palais-Bourbon à leurs électeurs - ne reprendront pas avant septembre au mieux.
Seuls deux assouplissements ont été apportés au protocole : chaque député peut faire revenir au bureau un membre de son équipe en permanence - contre un jour par semaine jusqu’ici. Et les parlementaires peuvent de nouveau aussi recevoir des invités. Ca n’a l’air de rien, mais c’était l’une des règles dont se plaignait le plus Marine Le Pen par exemple, parce qu’elle la privait de rencontres avec des experts – des économistes, des universitaires par exemple – pour affûter ses amendements ou ses arguments dans les médias.
Visioconférences plutôt que réunions
Prudence également pour le gouvernement et dans les administrations. Mercredi 26 mai, Amélie de Montchalin, ministre de la Fonction publique, a adressé une circulaire à ses collègues, pour préciser de nouveau les règles. Pas de réunions en présentiel sauf cas de force majeure – si la visioconférence est impossible – et auquel cas c’est pas plus de six personnes autour de la table.
Les réunions interministérielles, qui réunissent des conseillers de tout le gouvernement – Rappelons qu’il y a 44 ministres – en visioconférence aussi ! Et là non plus, pas de date prévue pour un retour à la normale.
L'administration s'est mise au télétravail
Il y a quand même cette date du 9 juin, qui change les règles dans le privé sur le télétravail. Elle marquera aussi le début d'un "assouplissement progressif" dans le secteur public. À compter du 9 juin donc, dans les cabinets et l'administration, le télétravail sera limité à trois jours maximum par semaine. Il sera davantage possible de tenir des réunions, à la condition de respecter la jauge des six.
Deuxième étape : à partir du 1er juillet, pas plus de deux jours de télétravail par semaine. En septembre, si tout va bien, un mix bureau / télétravail, selon des modalités négociées en ce moment avec les syndicats. Parce que c’est une révolution douce que le gouvernement veut mener, dans le sillage de la crise sanitaire : plus de flexibilité ou d'agilité dans l’organisation du public. Et le télétravail comme outil pour changer la culture du management, enterrer par exemple le syndrome du "petit chef".
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