Allocations familiales : LR va voter des propositions de lois du Rassemblent national
Olivier Marleix, le chef de file des députés LR, l'a dit à ses troupes mardi : "on vote tout ce qui est utile aux Français, d'où que ça vienne. On a voté une proposition LFI pour réintégrer les soignants non vaccinés, et parfois aussi pour des lois d'Emmanuel Macron". Mercredi 4 octobre au matin en commission des Affaires sociales et jeudi 12 octobre dans l'hémicycle, des voix de LR vont donc se mélanger à celles du RN pour suspendre les allocations familiales quand les enfants sont condamnés par la justice.
Une loi déjà mise en avant par Éric Ciotti en 2010
Une position qui ne fait pas trop débat à droite. "C'est compliqué de voter contre une mesure qu'on propose depuis 10 ans", souligne un député. Une loi proche avait même été votée en 2010 à l'initiative d'Éric Ciotti pour sanctionner les parents d'enfants absentéistes à l'école, supprimée par François Hollande en 2012. Celui qui est aujourd'hui patron de LR a proposé en juillet, après les émeutes, de ressusciter cette loi. "Le RN copie-colle nos propositions", insiste un député. Voter pour, c'est une question de "cohérence politique" pour la droite. Les députés LR soutiennent aussi une proposition RN anti-écriture inclusive, et une autre pour contrôler les étrangers mineurs isolés. Mais certains veulent maintenir le cordon sanitaire. "C'est lamentable, on ne mélange pas nos voix avec l'extrême droite, c'est un principe", affirme un député qui votera contre.
Cette position globale du groupe fait en tout cas les affaires du Rassemblent national. Avec ces niches parlementaires, qui permettent de fixer l'ordre du jour à l'Assemblée, l'idée c'est de piéger les autres partis : pour les forcer à voter des textes RN ou pour pointer leur sectarisme s'ils ne votent pas. "Il faudrait être les rois des imbéciles pour proposer des lois votables uniquement par le Rassemblement national, comme la préférence nationale", savoure un dirigeant du RN. Le parti de Marine Le Pen va ainsi montrer qu'il peut être suivi. Un député LR prévient quand même : "c'est au cas par cas, ça ne sous-entend pas qu'on veut faire alliance."
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