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Vers la fin rapide du bouclier tarifaire électricité pour les entreprises

Prolongé d’un an pour les ménages, le bouclier tarifaire sur les prix de l’électricité ne le sera pas pour les entreprises. C’est le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, qui l’annonce, au risque de susciter de vives réactions.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Une facture d'électricité et une calculatrice. (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Vendredi 21 avril, le gouvernement annonçait sa décision de protéger au moins un an de plus les foyers contre les soubresauts du marché de l’électricité en prolongeant jusqu’à début 2025 le bouclier tarifaire, bouclier mis en place en octobre 2021 pour limiter la hausse des factures. Les prix repartant à la baisse sur les marchés de gros – soit dit en passant, plus pour le gaz que pour l’électricité –, le ministre estime que les entreprises, elles, n’ont plus besoin d’aide.

>> Prix de l'énergie : pourquoi le gouvernement va-t-il prolonger le bouclier tarifaire sur l'électricité mais pas sur le gaz ?

Le ministre délégué chargé de l’Industrie de France, Roland Lescure, laisse entendre que la situation pourra être réexaminée à l’automne. "Si à l’automne, on se rend compte qu’on en a besoin, on remettra en place un dispositif d’aide, mais dans un cadre européen", précise le ministre. Pour rappel, la hausse du tarif réglementé de l’électricité, plafonné par l’État grâce à des subventions, a été de 4% en 2022 et il est de 15% cette année. Mais les pays européens ne peuvent pas agir en toute indépendance sur le sujet. C’est ce sur quoi insiste d’ailleurs notre ministre de l’Industrie.

Désendettement

Pour ce qui est des entreprises, "nous avons aujourd’hui un calendrier qui nous est dicté par l’Europe", rappelle Roland Lescure. Ce calendrier autorise les gouvernements des pays membres de l’Union à maintenir le guichet d’aide jusqu’à la fin de cette année uniquement. Le gouvernement anticipe donc, au risque de faire des mécontents, notamment du côté des PME qui continuent d’amortir le choc.

Indépendamment des règles européennes, l’État peut continuer à dépenser, mais la facture se paie toujours à la fin. Ces annonces interviennent alors que le ministère de l’Économie et des Finances est train de préparer la revue de ses comptes pour les présenter à Bruxelles prochainement.

Mercredi 26 avril, le gouvernement présentera en Conseil des ministres sa feuille de route pour les prochaines années. Matignon entend bien envoyer à message de sérieux budgétaire, avec pour objectif de désendetter et d'apurer les finances avant 2027, fin du second quinquennat d'Emmanuel Macron.

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