Nautisme : l'engouement pour les bateaux semble se tasser même si le nombre d'immatriculation progresse légèrement

La saison estivale est bientôt terminée et les différents secteurs d’activité dressent un premier bilan. C’est le cas de la filière nautique. Les immatriculations de bateaux de plaisance neufs progressent d’à peine 7%.
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
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Temps de lecture : 4 min
Le salon nautique de la Ciotat, le 18 mars 2023. (VALLAURI NICOLAS / MAXPPP)

Les professionnels du secteur nautique avaient enregistré une belle reprise après la crise sanitaire, deux années qualifiées d’exceptionnelles. Mais l’engouement pour les bateaux retombe quelque peu en 2023. Petit vent de Force 2, légère brise, l’industrie nautique française est repassée juste au-dessus de la ligne de flottaison.

Un chiffre d’affaires en légère hausse

Selon la Fédération française des industries nautiques, sur 2021-2022, le chiffre d’affaires a atteint 5,4 milliards d’euros contre un peu moins de 5 milliards sur la période précédente. Pour ce qui est de l’exercice 2022-2023 qui arrive, les professionnels sentent une contraction. Les immatriculations de bateaux de plaisance neufs progressent d’à peine 7% avec 10 830 unités exactement, tous types de bateaux confondus (voile et moteur). Il s’agit de bateaux d’une longueur de 6 à 11-12 mètres.

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Avec l’inflation, le prix des bateaux est en hausse de 15 à 20%. Les matières premières et l'énergie pour la production des unités coûtent plus cher. Même si les adeptes du nautisme sont en général réputés pour avoir les moyens, les surcoûts deviennent importants par rapport aux années précédentes. Ajouté à cela la hausse du prix des carburants et, comme dans l’immobilier, des conditions de plus en plus difficiles pour obtenir un crédit avec la hausse des taux d’intérêt.

Plusieurs dizaines de milliers d'emplois

L’ensemble de la filière (production, distribution et service) représente près de 5 000 entreprises et environ 44 000 emplois. La France exporte aujourd’hui 80% de sa production, le secteur est donc très dépendant de la conjoncture internationale.

Les noms sont connus, notamment Beneteau. Comme ses confrères, le groupe innove en permanence pour ne pas faire mentir l’ancêtre créateur, Benjamin Beneteau qui, en 1912, un jour sans vent, eut l’idée de mettre un moteur à son canot pour aller pêcher au nez et à la barbe des concurrents voiliers. Il baptisera son bateau Le Vainqueur des jaloux. Une part de l'héritage du marché lui revient aujourd’hui.

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