Cet article date de plus de deux ans.

Les saisies de biens et actifs "criminels" multipiliées par deux en un an

Vols de voitures, trafic de drogue… les ministères de l’Économie et de la Justice dressent le bilan.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Vente aux enchères de produits de luxe confisqués, à Paris, le 4 novembre 2021. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Ils s’en passeraient bien mais les services de Bruno Le Maire à l’Économie et d'Eric Dupond-Moretti à la Justice se frottent les mains. Chaque année réserve son lot de surprises dans les saisies de biens et actifs criminels (voiture volées, trafic de drogue, revenus du proxénétisme ou les sommes dégagées par les fraudeurs fiscaux). C’est l’Agence de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agarsc) qui les piste. L’agence fête ses dix ans.

Les saisies ont été multipliées par deux en un an. Selon le rapport d’activité de cette agence, les recouvrements se sont élevés à un peu plus de 480 millions d’euros, en hausse de 200 millions sur un an soit, grosso modo, le double de 2020. Les plus grosses affaires ont abouti à des saisies de comptes bancaires. Il y a eu des escroqueries aux tests antigéniques, beaucoup de créances liées à des ventes immobilières, des détournements de tickets-restaurants, de pensions de retraite.

Saisies numériques

Signe des temps, les policiers fiscaux ont réussi à démasquer un réseau cybercriminel organisateur d’une vente aux enchères de cryptomonnaies. On connaît le caractère hyper spéculatif de ces monnaies destinées à contourner les devises nationales. Il s’agit là de spéculation dans la spéculation. Les saisies d’actifs numériques ont triplé entre 2020 et 2021 : 48 millions d’euros saisis sur des opérations réalisées uniquement en France.

L’agence en question explique en de jolis termes que son rôle est de faire en sorte que "le crime ne paie pas". Mais si l’État est bien aise d’encaisser les sommes saisies, il restitue aussi beaucoup d’argent aux parties escroquées. Les millions saisis permettent également chaque année de financer le fonds de lutte contre les drogues ou celui contre la prostitution.

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