Législatives 2024 : les banques continuent pour l'instant de prêter aux entreprises

Les incertitudes politiques en France et en Europe ne pèsent pas encore sur le financement des entreprises, selon plusieurs enquêtes qui viennent d’être publiées.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Photo d'illustration. (ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Des bilans ont été publiés à la veille du week-end par la Banque de France et Bpifrance. On pourrait dire : attendons de voir les prochaines semaines si cette tendance va se confirmer. En réalité, l’attentisme dure depuis déjà plus d’un mois mais n’a rien changé dans l’attitude des banques qui continuent de prêter aux entreprises.

En mai, les financements bancaires des sociétés privées ont progressé de près de de 2% sur un mois. Selon la Banque de France, la croissance s’est accélérée particulièrement dans les PME, avec une dynamique particulièrement marquée dans les crédits à l’investissement qui ont augmenté de 3,5%. Mais ce n’est pas ce que disent toutes les entreprises. Certaines se plaignent en effet de ne pas trouver les banques suffisamment à leur écoute. 

Des taux d’intérêt toujours élevés

Le vrai obstacle, c’est le coût du crédit. Les taux d’intérêt ont un peu baissé, mais ils restent élevés. Et, c’est vrai, beaucoup de petits patrons se voient refuser des prêts. Soit leur trésorerie est encore trop fragile, soit leur plan développement n’est pas suffisamment solide. Mais, dans l’ensemble, Bpifrance affirme que "l’accès au financement reste souple".

Peut-on réellement mesurer l’impact des incertitudes politiques sur le financement des entreprises dans les prochaines semaines, ou les prochains mois ? Si attentisme il doit y avoir, il viendra avant tout des entreprises. Rien de plus normal : dans le contexte actuel, un patron responsable ne va pas se lancer dans de lourds investissements. Et puis il y a les finances publiques.

Dans un rapport publié lundi 15 juillet, la Cour des comptes tire de nouveau le signal d'alarme et chiffre à 24 milliards d'euros les économies nécessaires à court terme. Dans un entretien aux Échos lundi matin, le Premier président de la Cour, Pierre Moscovici, souligne que "réduire la dette n'est ni de droite, ni de gauche, c'est d'intérêt général".

Le risque est que l’incertitude politique freine la demande de bout en bout de la chaîne, et donc l’activité générale. Plusieurs points clé sont à observer de très près, dont la confiance des consommateurs dans l’évolution de leur pouvoir d’achat et la question du logement, surtout chez les jeunes et les foyers les plus modestes.

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