Le brief éco. Wall Street achète les bonnes nouvelles, jusqu’à quand ?
Le Dow Jones a franchi pour la première fois de son histoire le cap des 20 000 points, mercredi 25 janvier.Gros plan sur un scénario de la démesure.
On pouvait s’y attendre, avec l’effet Trump dans les milieux d’affaires : mercredi, le Dow Jones, l’indice phare de la bourse de New-York, a franchi pour la première fois de son histoire le cap des 20 000 points. Gros plan sur un scénario de la démesure.
Selon la célèbre expression boursière, sur les marchés financiers, les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Plus dure sera peut-être la chute mais on en est loin. Il aura fallu moins d’une semaine après l’investiture de Donald Trump à la Maison-Blanche pour que le Dow Jones atteigne un niveau jamais vu depuis sa création, à la fin du XIXe siècle (le Dow Jones est le plus vieil indice boursier mondial).
Ce n’est pas une grande surprise. Les facteurs sont connus : la baisses d’impôts massives pour les entreprises (de 35 à 15%, Trump veut taxer les sociétés au même niveau que l’Irlande) ; le plan de relance avec les grands travaux qui vont profiter à l’industrie de bâtiment ; la remontée des prix du pétrole, qui rend enthousiastes les grands groupes pétroliers amis de Donald Trump.
Les entreprises ont du cash, réinvesti en actions
Deux nouveaux éléments sont à prendre en compte : le feu vert donné cette semaine à la construction des oléoducs pour acheminer le pétrole canadien des sables bitumineux, de l'Alberta jusqu'au Nebraska, dans le centre des Etats-Unis. Mais aussi le rachat de leurs propres actions par les entreprises américaines, conséquence des pressions exercées par Trump sur les multinationales pour qu'elles rapatrient leur production aux Etats-Unis. Les bénéfices rapatriés génèrent du cash qui est réinvesti en actions.
Quand les arbres vont-ils s’arrêter de grandir à la bourse de New York ? Pour l’instant, les marchés achètent les bonnes nouvelles. Toutefois, quelques interrogations demeurent. Quels seront les effets de la dérégulation bancaire prévue par Donald Trump ? Moins de carcans pour les banques, c’est, pour certains, le spectre d’un nouveau dérapage de la finance.
La crainte de "l'exubérance irrationnelle des marchés"
Sur le plan international, Trump casse les accords commerciaux multilatéraux et rebat les cartes de la géopolitique économique. Qui peut dire aujourd’hui comment vont tourner les relations USA-Chine-Japon ?
De nombreux éléments valident le scénario d’une poursuite de la reprise progressive de l’économie américaine depuis huit ans. Reste à savoir si, avec Trump, on ne vient pas d’entrer dans une nouvelle période qu’un ancien président de la FED, Alan Greenspan, qualifiait, en 1996, "d’exubérance irrationnelle des marchés" ? Quatre ans après explosait la bulle internet des années 2000. Huit ans après, survenait la crise financière de 2008.
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