Le brief éco.Twitter, ce mal-aimé qui ne trouve pas preneur
Rien ne va plus pour Twitter. Le réseau social est à vendre mais personne n’en veut. Cela commence à peser lourdement sur l’entreprise et sa capitalisation boursière.
Twitter, le petit oiseau bleu va de déconvenue en déconvenue. Dernier épisode en date : vendredi 14 octobre. Après Google, Disney et Apple, le groupe informatique de gestion de la relation clients Saleforces.com – considéré comme le dernier prétendant en lice – a également jeté l’éponge.
Cette nouvelle défection a immédiatement entraîné une sérieuse baisse de l’action. En une semaine, la capitalisation boursière de Twitter a fondu de cinq milliards de dollars passant de 17 à 12 milliards environ. En sept jours, le titre a fondu de 32%, de près de 40% depuis son introduction en bourse en 2013. Le groupe valait alors 40 milliards de dollars
Que se passe-t-il au royaume du tweet ?
Depuis sa création il y a dix ans, le réseau n’arrive pas à générer de croissance. Problèmes de revenus et, donc, de résultats financiers, font de Twitter un groupe chroniquement déficitaire. Une situation paradoxale en plein boom des réseaux sociaux. Mais la concurrence est rude. Face aux 315 millions d’usagers par mois de Twitter. Facebook affiche un milliard 700 millions de membres actifs. Difficile de rivaliser également avec les autres messageries Snapchat ou WhatsApp.
Et puis il y a de gros problèmes de gouvernance. Plusieurs patrons ont démissionné en l’espace de quelques années. Revenu en 2015, le créateur du site de microblogging, Jack Dorsey, veut rester indépendant contre l’avis d’autres dirigeants. Tout cela fait désordre dans le monde impitoyable de la finance.
Quelle peut donc être l'issue pour Twitter ?
Encore une fois : l’activité de Twitter existe, ce n’est pas une coquille vide. Le réseau est très utilisé par les grandes marques pour communiquer (publicité, promotion, communication de crise, etc.). Mais il lui faut se réinventer, revoir son modèle économique, mieux monétiser ses services, transformer des activités sans réelle valeur ajoutée en argent réel, concret. Ce qui l’est pour certains de ses abonnés comme les artistes ou les sportifs qui utilisent Twitter pour faire leur promotion gratuitement. Tweeter est à un tournant. Faudra-t-il encore un plan social après celui qui s’est déjà traduit par plus de 300 licenciements (8% de ses effectifs) ?
A terme, ces déboires boursiers pourraient faire l’affaire des repreneurs potentiels. Ceux déjà cités pourraient de nouveau sortir du bois, une fois que Twitter ne coûtera plus rien, ou plus grand-chose. La guerre boursière, une dimension à ne pas négliger, encore moins à exclure.
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