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Le brief éco. Tokyo : vers les Jeux olympiques les plus chers de leur histoire

Coup d’envoi des JO de Tokyo et surcoûts en cascade. Sur le plan économique, ces 32e olympiades s’annoncent déjà comme les plus chères de leur histoire.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Vue aérienne du village olympique de Tokyo. Photo d'illustration. (AFP)

Le budget total des Jeux olympiques de Tokyo devrait s'élever au final à 13 milliards d’euros, soit le double de ce qui était initialement prévu. En 2013 pour décrocher le sésame, les organisateurs avaient promis une facture limitée à 6,3 milliards millions d’euros. Treize milliards – voire peut-être plus de vingt – selon les calculs d’un chercheur de l’Université d’Oxford à titre de comparaison, les JO de Londres en 2012 avaient coûté 12 milliards d’euros. Dans tous les cas, on est bien au-dessus des jeux de Rio et Barcelone qui eux-mêmes avaient défrayé la chronique sur le plan financier.

Quand on parle du coût des JO, on inclut le budget de fonctionnement (l'organisation)… sur ce point, on est généralement à l’équilibre pour la plupart des éditions depuis les années 1980, à l’exception des Jeux olympiques d’Albertville en 1992 qui s’étaient soldés par un déficit d'une quarantaine de millions d'euros (279 millions de francs à l’époque). Budget de fonctionnement, donc, plus les constructions et l’aménagement d’infrastructures. Et puis, il est toujours tentant de profiter de l'occasion pour faire des travaux que l'on n'aurait pas forcément réalisés sans les Jeux olympiques. Dans le cas de Tokyo, les autorités locales avaient promis des jeux sobres, sans chantiers extraordinaires, grâce à une ville déjà très bien équipée et moderne, priorité étant donnée à la rénovation des sites existants.

Les raisons du dérapage

Les promesses n’ont pas été tenues. En huit ans, des milliards supplémentaires ont été engloutis dans de nouvelles infrastructures. L’argent public est parti dans la rénovation de métros, la construction de nouvelles routes, etc. Sans parler du report d’un an de l’événement en raison de la crise du Covid-19 qui a poussé beaucoup de partenaires à annuler de nombreuses opérations de financement. Enfin, il y a le remboursement des billets aux spectateurs en raison des épreuves organisées à huis-clos à cause d’un nouvel état d’urgence sanitaire. 600 000 spectateurs étrangers ne viendront pas consommer dans les restaurants et assurer les traditionnelles recettes touristiques dans un pays déjà en crise. Mauvais sort pour ces JO de Tokyo sur le plan financier. D'évidence, le retour sur investissement ne sera pas au rendez-vous.

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