Le brief éco. Taux de crédits immobiliers : bientôt la fin de la récréation
Les particuliers vont-ils bientôt payer plus cher leurs crédits immobiliers ? Oui, car les taux d’intérêts sont en train de remonter. Pas d’affolement toutefois.
On ne peut pas parler de flambée des taux d’intérêt mais la tendance ne trompe pas. Le taux d’intérêt à 10 ans, qui sert à fixer le taux de remboursement des crédits des particuliers et des entreprises, est passé en France de 0,3% au début de l’année à 0,8% la semaine dernière. C’est qu’il a plus que doublé. En Allemagne, ce même taux de référence est passé de 0,1 à 0,3% et aux Etats-Unis de 1,8 à 2,1%.
Comment expliquer la remontée des taux ?
L’activité reprend aux Etats-Unis. Les banques centrales, qui avaient baissé les taux pour favoriser le crédit aux entreprises, sont en train de revoir leur copie. La présidente de la Fed, la Réserve fédérale américaine, doit intervenir jeudi 17 novembre devant le Congrès américain et s’exprimer sur cette situation.
On assiste à une reprise aux Etats-Unis et à l'arrivée de Donald Trump, avec son programme économique confus et non budgété : une forte relance des travaux publics, une baisse massive de l’impôt pour les particuliers et le plafonnement de l’impôt des entreprises. Normalement, cela devrait creuser le déficit budgétaire et la dette, mais aussi relancer la croissance. Or, qui dit croissance dit inflation : les prix augmentent avec les salaires d’une population qui connaît pratiquement le plein emploi, d’où cette remontée des taux.
Autre chose qu’un effet Trump
En réalité, la remontée des taux est dans les esprits des banquiers centraux depuis un petit bout de temps. Le retour de l’inflation avec la reprise n’a pas attendu Donald Trump. Le problème des taux bas, c’est qu’ils ont favorisé la dette. L’économie mondiale est aujourd’hui soutenue, en partie artificiellement, par une dette colossale de 150 000 milliards de dollars (Europe, Etats-Unis et pays émergents réunis). Il y avait bien un moment où cette politique de taux zéro devait prendre fin.
Dans l’immobilier on appelle cette période "la parenthèse enchantée". Si les taux bas arrangent l’emprunteur qui rembourse son crédit à moindre coût, ils entament les marges des banques qu’il leur faut aujourd’hui reconstituer. Nous sommes arrivés à ce moment charnière. Le taux d’intérêt est une prime de risque mais le risque Trump n’explique pas tout.
Les réactions attendues
On peut contracter rapidement un crédit pour profiter encore de bonnes conditions. Le moment est surtout venu de tenter de renégocier le crédit avec son banquier car il va bientôt refuser les rendez-vous. Selon les prévisionnistes, les taux de crédit immobilier devraient reprendre 0,2 à 0,4% d’ici la fin de cette année.
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