Le brief éco. Muguet du 1er mai, une affaire qui marche
Le 1er mai, fête du travail mais aussi du traditionnel brin de muguet. Au-delà de l’aspect porte-bonheur, l'aspect business est loin d'être négligeable.
Le business du muguet est une affaire qui tourne bien. Entre ventes à la sauvette et chez les fleuristes, le marché du muguet s'élève à 100 millions d'euros (90 millions pour le muguet fleuriste, 10 millions pour le muguet sauvage). Pour les vendeurs à la sauvette, c’est tout bénéfice : la cueillette dans les bois est gratuite, et ces commerçants improvisés ne payent ni taxes ni impôts. Pour les producteurs officiels, c’est différent : jardiniers et fleuristes emploient 6 000 salariés dont 4 000 saisonniers, ils paient impôts et charges et les maraîchers investissent, notamment dans des calibreuses automatiques qui ne fonctionnent que dix jours par an, avec guidage laser. Il faut répondre à des critères précis : un brin officiel doit comporter quatorze à vingt clochettes et une tige de 25 à 30 centimètres. Un brin de muguet revendu 1,50 euro est négocié au marché de Rungis entre 30 et 45 centimes. 80% des brins de muguet vendus dans l’hexagone sont produits dans la région nantaise qui en a fait une de ses spécialités. Cela remonte très loin dans le temps.
Symbolique sociale et syndicale
La tradition du muguet remonte au 1er mai 1560, grâce au roi Charles IX à qui les producteurs nantais avaient offert un bouquet. Le roi a perpétué la tradition en offrant un bouquet aux dames de la cour. La tradition du 1er mai s’est ensuite exportée aux Etats-Unis en 1886. La clochette remplace alors l’églantine rouge, symbole de la lutte des syndicats ouvriers à Chicago. En France, la vente sur la voie publique est libre, sans taxes ni impôts, depuis 1936.
Attention quand même car la vente sur la voie publique est réglementée : les vendeurs n'ont pas le droit de vendre d’autres fleurs avec le muguet. En principe, ils n'ont pas le droit non plus d’installer des tables qui symboliseraient un commerce. Les contrevenants s’exposent à 15 000 euros d’amende. Enfin, c’est devenu une source de revenus non négligeable pour les syndicats et certains partis politiques. Pour le Parti communiste Français, par exemple, les ventes rapportent chaque année jusqu’à 600 000 euros, soit environ 10% des souscriptions annuelles des militants.
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