Le brief éco. Les régions françaises veulent "re-régionaliser" l'Europe
Marseille accueille jeudi le congrès annuel de l’association Régions de France. Il sera question de la place des régions dans l’Europe.
Pour les régions, c’est l’année ou jamais de faire entendre leurs voix. L’association Régions de France organise son congrès annuel jeudi 27 septembre à Marseille et le rendez-vous est consacré cette année à la place des régions dans l’Europe. Nous sommes à huit mois des élections européennes et ce congrès est un rendez-vous politique, bien sûr, mais aussi économique car on est en train de préparer le "paquet budgétaire" : le budget de l’Europe pour les années 2021-2027. Tout doit être ficelé avant le mois de juin prochain. Les présidents de région demandent de pouvoir gérer les fonds (les aides) au plus près du terrain, alors que certains leaders, dont Emmanuel Macron, veulent une recentralisation au niveau des Etats.
Les représentants régionaux ne veulent pas de cette recentralisation. Selon les élus, l’Union européenne se montre parfois trop intrusive en voulant régler tous les détails qui seraient mieux gérées au niveau local et régional. En toile de fond, il y a la politique de cohésion : avec l’élargissement de l’Europe en 2004, la population européenne a augmenté de 20%, mais le PIB (la richesse produite chaque année par l’Europe) n’a augmenté que de 5%. Le rythme de développement n’a pas suivi d’où une indispensable politique de cohésion pour réparer les déséquilibres entre les régions européennes. C’est alors qu’apparaissent les nationalismes en tous genres, souverainistes, autonomistes, indépendantistes, etc.
La situation difficilement maîtrisable
D’où ce congrès de Régions de France organisé aujourd’hui à Marseille pour réfléchir ensemble aux pistes et solutions possibles. Les régions se veulent garantes du lien avec les citoyens et veulent reconstruire, rebâtir l’Europe sur du concret, depuis les territoires. Plus que les mots, cela passe par des investissements, dans l’innovation, la recherche. Les Etats sont paralysés et les régions veulent prendre le relais, comme le souligne la professeure Sylvie Strudel de l’université Paris 2 Assas : aujourd’hui, telles qu’elles se dessinent, les élections de mai prochain "risquent d’être non régionales, peu européennes et très nationales." À Marseille aujourd’hui, on va essayer de "re-régionaliser" l’Europe !
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