Le brief éco. Le prix des carburants repart à la hausse

Les automobilistes le constatent depuis une dizaine de jours : le prix des carburants à la pompe est reparti à la hausse. Quelques centimes en plus qui s’expliquent par une remontée des cours du brut sur le marché mondial. Visiblement, c’est reparti pour de bon.  

Sur deux tableaux : consommation et prix

Après le yoyo des derniers mois, le baril de brut est aujourd’hui à un peu plus de 50 dollars. Au plus creux de la vague il y a un an, on était entre 25 et 30 dollars le baril. Donc, ça remonte progressivement. En novembre 2016, les pays producteurs membres de l’Opep et non membres comme la Russie, s’étaient mis d’accord pour réduire la production et donc faire remonter les cours. Pour l’instant, ça fonctionne. Pour résumer : nous sommes à un niveau sans réelle direction mais qui garde un certain dynamisme. C’est ce qu’expliquait récemment devant l’Ajef (Association des journalistes économiques et financiers) Philippe Crouzet, le patron de Vallourec. Vallourec équipe tous les grands pétroliers, c’est le leader des tubes sans soudure, à forte valeur ajoutée. Philippe Crouzet est donc un observateur privilégié. Il voit le marché augmenter d’1,5 % chaque année Selon lui, le problème n’est pas la demande – elle reste forte, notamment du côté de la Chine –, mais l’offre, en raison notamment des aléas politiques au Moyen-Orient, en Libye et au Nigéria.  

Le rôle joué par les Etats-Unis  

On le sait peu : les Etats-Unis sont désormais le premier producteur mondial de pétrole (12 millions de barils/jour). L’émergence du pétrole de schiste ne fait que renforcer cette suprématie, au grand dam de l’Arabie saoudite. Le moteur pétrolier américain est bel et bien reparti. En avril 2016, 400 forages étaient en activités sur le sol américain. En août 2017, il y en avait 950, soit plus du double en l’espace d’un an).  

Conséquences concrètes pour le consommateur 

Une hausse du prix baril augmente le coût d’importation de l’énergie en Europe (dix dollars en plus et c'est un point de croissance en moins pour la zone euro). D’ailleurs, la reprise de l’économie en Europe ces derniers mois est due en partie au calme constaté sur les prix du pétrole et des matières premières. On parlait de l‘alignement des planètes. Il semble s’éloigner, preuve qu’il faut vraiment accélérer l’émergence d’une économie décarbonée, donc accélérer la transition énergétique.