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Le brief éco. Le luxe plus fort que le pétrole : LVMH prend la tête du CAC40 devant Total

Le groupe français du luxe LVMH détrône le pétrolier Total en devenant la première capitalisation de la Bourse de Paris. C’est un changement important à la tête du CAC40

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Boutique Louis-Vuitton, l'une des marques du groupe LVMH, à Paris. (MAXPPP)

La vraie révolution, c’est qu’une valeur de l’industrie lourde se fait déboulonner de la tête du CAC 40 pour la première fois depuis la fin des années 80. Seule exception notable : en 2000 Orange avait dépassé brièvement Total au moment de la bulle internet.

La différence est très sensible. Elle se joue sur un petit milliard d’euros (LVMH vaut aujourd’hui en bourse près de 117 milliards d’euros contre à peine 116 pour Total).
C’est significatif à plus d’un titre. Cela montre l’évolution de nos économies très internationales. Cela montre, aussi, combien un groupe aux reins solides comme Total a pâti de la crise pétrolière qui a sévi ces deux dernières années. Enfin, cela prouve l’excellente santé du secteur du luxe en général, et de LVMH en particulier, dont le titre a gagné 27% depuis le début de l’année, en à peine 5 mois.

Pourquoi ce secteur d’activité se porte mieux que l’industrie lourde ?

Le luxe est quasiment un marché de niche, qui souffre beaucoup moins en période de crise. Pour les entreprises – multinationales comme le groupe dirigé par Bernard Arnault, ou PME sous-traitantes –, c’est un vecteur de croissance indéniable s’il est bien accompagné et bien géré. 

Il suffit de regarder la valeur de LVMH : 40 milliards d’euros en 2007 à la veille de la crise, 91 milliards en 2016… 117 milliards aujourd’hui. LVMH a dû gérer la tempête comme les autres groupes de sa taille mais, étant moins exposé en France, il a tenu bon grâce à certains marchés en plein boom dont les pays en développement, la Chine, etc. 

Le luxe est une valeur sûre face à ce que l’on appelle les valeurs cycliques, qui réagissent très vite lors d’un choc macro-économique.

Peut-on parler d’un bouleversement pour les années à venir ?

On ne va pas vers un changement radical de paradigme, mais le mouvement est intéressant à analyser au sens de la structure des entreprises. LVMH, qui bénéficie de très belles marques (Givenchi, Céline, Séphora, Moët-et-Chandon, Dior qui vient d’être intégré au groupe), dispose d’un capital essentiellement familial dirigé par son fondateur, alors que la majorité des grandes multinationales sont emmenées par des investisseurs institutionnels, plus concentrés sur la rentabilité que sur la conservation et la pérennisation d’un patrimoine.

Quant à Total, il n’a pas perdu la partie pour autant. Ce groupe sait également réagir et s’adapter. Comme Engie (ex-GDF-Suez) qui se recentre sur les énergies renouvelable, Total prépare l’après pétrole avec le rachat, l’année dernière, du fabricant de batteries Saft, grand spécialiste français du secteur. Cela fait partie des stratégies d’adaptation au monde qui tourne sans cesse, de plus en plus vite.

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