Le brief éco. Le FMI tance l’Allemagne et arrange la France
L’Allemagne doit faire plus et mieux pour ses partenaires internationaux, dont ses voisins européens. Le message, envoyé par le Fonds monétaire international, arrange bien la France.
Le Fonds monétaire international dit que l’Allemagne doit faire plus et mieux pour ses partenaires internationaux, dont ses voisins européens. Cela arrange bien la France.
De bonnes fées veillent sur Emmanuel Macron depuis son élection. La semaine dernière, la Commission européenne lui envoyait ses encouragements pour rééquilibrer nos comptes publics. Lundi 15 mai, ce sont les services de Christine Lagarde, la patronne du FMI à Washington, qui sont montés au créneau. Un appel lancé à l'Allemagne, le jour même de la visite du nouveau chef de l’Etat français à la Chancelière Angela Merkel. Emmanuel Macron veut réformer l’Europe. Une Europe qui a besoin de partenaires forts pour redorer son blason auprès d’une opinion déçue. La France qui, aussi, a besoin de ses partenaires, dont Berlin. Pour l’instant, le cadrage est parfait.
Les reproches du Fonds Monétaire International à l’Allemagne
Le FMI reproche à Berlin de ne pas jouer le jeu du partenariat commercial en n’important pas suffisamment de produits fabriqués par les autres pays européens, et en n'investissant pas assez pour en faire profiter ses partenaires commerciaux. En clair, le FMI estime que l’Allemagne a de fortes potentialités pour entretenir la machine économique en zone euro mais elle la joue égoïste.
Elle devrait investir dans les infrastructures et le numérique, augmenter les salaires pour relancer l’inflation et inciter les Allemands à travailler plus longtemps pour encourager la population vieillissante à plus consommer, plutôt que d’épargner pour leurs retraites.
Excédent allemand contre déficit français
L’Allemagne a réalisé l’année dernière un excédent budgétaire record de 24 milliards d’euros, là où la France se bat avec un déficit de 70 milliards. Est-ce pour autant à l’Allemagne de nous tenir sous perfusion ? Non. À nous aussi de faire des efforts pour redresser la barre.
Nous sommes là au cœur de ce que devra être l’action d’Emmanuel Macron et du gouvernement qui mettra en œuvre sa politique : permettre à nos entreprises de monter en gamme. Grâce à une fiscalité adaptée, fabriquer à moindre coût des produits de meilleure qualité qui se vendent plus cher et rapportent plus, permettant d’augmenter les qualifications et les salaires, ce que fait l’Allemagne. Emmanuel Macron l’a réaffirmé lundi à Berlin : la France doit mettre en place les réformes dont elle a besoin. Donc, maintenant, au boulot. Nous ne le dirons pas en allemand, car cela serait inconvenant.
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