Le brief éco. Le Brexit va-t-il drainer le capital investissement vers la France ?
2016 s’annonce comme un cru exceptionnel en France pour le capital investissement (le secteur qui finance les petites entreprises qui ont besoin d’argent pour se développer). Ce phénomène pourrait s’accentuer avec le Brexit.
Les derniers chiffres publiés par l’Afic, l’Association Française des Investisseurs pour la Croissance, sont intéressants à décortiquer. Sur les six premiers mois de l’année, les sociétés membres de cette association ont investi au total cinq milliards et demi d’euros. Du jamais vu sur un premier semestre depuis 2007, autrement dit avant la crise financière.
Par rapport à la même période de 2015, cela représente une hausse proche de 50%. Les membres de l’AFIC – pour la plupart des assurances, des mutuelles et des fonds d’investissements – ont financé plus de 1000 sociétés, essentiellement des start-up et des PME.
Peut-on réellement mesurer l’effet Brexit ?
49% des capitaux levés viennent de l’étranger. Le seuil de ces investissements dépasse les 200 millions d’euros, ce qui veut dire que les étrangers investissent massivement dans les petites entreprises françaises. Les levées de fonds supérieures à 200 millions d’euros concentrent 90% de capitaux importés vers la France.
Quant à l’effet Brexit, c’est-à-dire les investisseurs internationaux qui se détournent du Royaume-Uni pour placer leur argent ailleurs que dans les entreprises britanniques vouées à l’incertitude : oui, cela ne peut qu’amplifier le phénomène. Ce qui est déjà le cas selon certains observateurs qui sont en train de mouliner les chiffres.
La France saura-t-elle tirer profit du Brexit à long terme ?
Qui de Paris ou Francfort sera le plus attractif pour attirer les capitaux ? La question se pose dans plein de secteurs comme la banque, les marchés, places boursières, etc… Les autorités financières françaises ont déjà pris les devants en mettant en place, par exemple, des procédures simplifiées sur le plan juridique comme un agrément express pour les sociétés financières britanniques qui voudraient s’implanter à Paris. Le tapis rouge est déployé.
L’objectif n’est pas de doubler Londres dans l’attractivité du capital investi mais de se placer dans les zones les plus attractives. On voit d'ailleurs que le financement de l’économie française s’annonce comme un des grands thèmes de la campagne pour la présidentielle de 2017. Nos amis britanniques pourraient finalement devenir nos meilleurs ennemis.
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