Le brief éco. La France, piste d’atterrissage post-Brexit pour Easyjet
La compagnie à bas coûts Easyjet anticipe les conséquences du Brexit et se redéploie en Europe, et en France en particulier.
Le Brexit ne pousse pas uniquement les banques installées à Londres vers la France. D’autres secteurs regardent de ce côté-ci de la Manche. C’est le cas notamment dans l’aérien. La compagnie Easyjet en est une illustration
Comme beaucoup de sociétés du Royaume-Uni, la compagnie à bas coûts britannique est de plus en plus sous pression dans la perspective du Brexit et elle regarde ailleurs. L’entreprise est dynamique, mais annonce des résultats décevants : 340 millions d’euros de bénéfices entre octobre 2016 et septembre 2017, en baisse de 30% sur un an. C'est d’autant plus surprenant qu’Easyjet a transporté sur cette même période un nombre record de passagers, 80 millions de personnes. Le taux de remplissage de ses appareils atteint 92% mais le revenu net du billet par siège a diminué de près de 10%.
La compagnie est pénalisée par la chute de la livre
La forte concurrence des autres compagnies à bas coûts (Ryanair, Norwegian, etc.) joue un rôle important. Toutes les compagnies tirent sur les prix pour être plus compétitives. Le prix du pétrole a augmenté les coûts en kérosène. Enfin, il y a l’impact négatif de la dépréciation de la livre sterling consécutive au référendum sur le Brexit : la livre s’effondre, ce qui renchérit le dollar, monnaie dans laquelle la compagnie achète son carburant. On a là l'exemple type de l’entreprise dynamique mais qui paie cher les perspectives de la sortie du Royaume-Uni de l’Europe.
Easyjet prépare donc prépare donc sa contre-offensive. L’objectif est de devenir numéro un ou deux dans les principaux aéroports européens. Basée à Luton, dans le Nord de Londres, Easyjet a annoncé en juillet dernier la création d’une nouvelle compagnie (Easyjet Europe) qui sera installée à Vienne (Autriche) et qui permettra à ses avions de continuer à voler à des conditions commerciales acceptables dans l’UE, qu’elle que soit l’issu des négociations entre Londres et Bruxelles sur le Brexit. Voici pour la phase 1.
Phase 2, Easyjet a décidé de renforcer sa présence en France qui est son premier pays d’implantation hors Royaume-Uni. Elle dispose déjà de bases à Orly, Roissy-Charles-de-Gaulle, Lyon, Nice, Toulouse et Bordeaux. L’aéroport de Bordeaux au départ duquel cinq destinations seront ajoutées en 2018 aux 20 déjà proposées. Autant de parts de marché volées à Air France qui cherche à redresser ses lignes moyen-courrier. Air France, en quelque sorte victime collatérale du Brexit. Cela, on ne l'avait pas vu venir.
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