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Le brief éco. La bonne affaire du 1er-Mai, c'est celle du muguet

C'est mardi que l'on peut s'offrir son porte-bonheur floral : l'incontournable brin de muguet. Une habitude qui relève plus du business que de la croyance.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Plusieurs brins de miguet dans un rayon de soleil. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Le 1er-Mai, Fête du Travail, mais aussi du traditionnel brin de muguet. Au-delà de l’aspect porte-bonheur, il y a un marché et celui des clochettes blanches est colossal.

Entre ventes à la sauvette et chez les fleuristes, le marché du muguet s'élève à quelque 100 millions d'euros (90 millions pour le muguet fleuriste, 10 millions pour le muguet sauvage). La tradition perdure en France depuis le 1er mai 1560 grâce au roi Charles IX, auquel les producteurs nantais avaient offert un bouquet. Le roi a alors perpétué la tradition en offrant un bouquet aux dames de la cour. Les cultivateurs de la région nantaise fournissent aujourd'hui encore 80% des brins de muguet vendus en France. Chaque année, pour le jour de la Fête du Travail, les Français achètent 60 millions de brins à 1,50 euro en moyenne. Ces chiffres n’incluent pas les ventes sauvages de clochettes sur le bord des routes. Pour les professionnels, un brin de muguet revendu 1,50 euro est négocié au marché de Rungis entre 30 et 45 centimes.

Tous les vendeurs ne font pas les mêmes bénéfices

Pour les vendeurs à la sauvette, le bénéfice est important car la cueillette dans les bois est gratuite et ces commerçants improvisés ne payent ni taxes ni impôts. Pour les producteurs officiels, c’est différent. Les maraîchers investissent dans des calibreuses automatiques qui fonctionnent une dizaine de jours par an, des machines au guidage laser pour respecter le calibrage officiel. Un officiel doit comporter 18 à 20 clochettes et sa tige ne pas dépasser 25 à 30 centimètres. C'est un métier à l'année pour les jardiniers et les fleuristes traditionnels qui emploient du personnel (6 000 personnes dont 4 000 saisonniers), paient des charges, etc.

Aujourd’hui, un muguet lié à une symbolique sociale et syndicale

Née en France, la tradition du muguet le 1er mai s’est exportée aux Etats-Unis en 1886. La clochette remplace alors l’églantine rouge, symbole de la lutte des syndicats ouvriers à Chicago. Elle revient en France à l’occasion de la journée chômée instaurée le 1er mai 1889. La vente sur la voie publique est libre (sans taxes ni impôts) depuis 1936. Toutefois, elle est réglementée : il n'y a pas le droit de vendre d’autres fleurs avec le muguet, ni d'installer des tables qui symboliseraient un commerce. 

Le muguet du 1er-Mai est une bonne affaire, aussi, pour le Parti communiste français. Les militants, qui vendent le muguet au débotté, rapportent chaque année environ 500 000 à 600 000 euros dans les caisses du parti, soit environ 10% des souscriptions annuelles... 

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