Le brief éco. Grève des pilotes le 23 mars : la direction d’Air France prête à négocier
La direction d’Air France est bien décidée à éviter la grève des pilotes annoncée pour le vendredi 23 mars. Elle se dit prête à négocier un mécanisme pour compenser une baisse de pouvoir d’achat du personnel.
Pour l'instant, c'est le statu quo. Onze organisations syndicales, tous métiers confondus – on imagine les perturbations possibles –, appellent à une mobilisation générale pour demander une hausse de salaire de 6%. Une hausse censée rattraper ce que les syndicats dénoncent comme une perte de pouvoir d’achat depuis 2011, date de la dernière augmentation générale. Mardi 13 mars, la direction a reçu l’intersyndicale et s’est dit prête à négocier en échange d’un retrait du mot d’ordre de grève. Sur la table : la mise en place d’un mécanisme d’ajustement salarial pour rattraper la baisse de pouvoir d’achat des personnels dont le revenu individuel de 2017 comparé à celui de 2011 aurait augmenté moins vite que l’inflation.
Ce que pensent les syndicats de ce donnant-donnant
Les syndicats estiment qu’avec un mécanisme de rattrapage destiné à certains salariés seulement, la direction individualise un problème collectif. Une consultation des pilotes menée par le syndicat SNPL (majoritaire dans les cockpits) se tient jusqu’à mercredi 14 mars. Elle porte sur le recours possible à des arrêts de travail pouvant dépasser six jours. Quant à l’intersyndicale, elle se réunit jeudi 16 mars et il n’est pas impossible qu’elle appelle à un durcissement du conflit. On reste donc dans le rapport de force.
Marge de manœuvre pour la direction d’Air France
La direction de la compagnie affirme que 6% d’augmentation générale des salaires représenterait un surcoût annuel de 240 millions d'euros, la situation économique et financière de la compagnie ne permettant pas un tel geste sans compromettre sa stratégie de croissance, d’investissement et de reprise des embauches. De leur côté, les syndicats invoquent les bons résultats de l’entreprise : en 2017, Air France-KLM a affiché un bénéfice proche d’un milliard et demi d’euros, en hausse de 40% sur un an. Mais la concurrence est là et les compagnies du Golfe et asiatiques sont très offensives, notamment sur les prix bas. Ce n’est pas le coût des grèves qui risque de solidifier l’édifice Air France. Les avions cloués au sol lors de la première grève du 22 février ont coûté à la compagnie en une seule journée quelque 26 millions d’euros, selon la direction.
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