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Le brief éco. FDJ : les Français grattent, l’Etat se frotte les mains

Les Français ont cédé à la tentation des jeux de grattage et des paris sportifs l’année dernière. 2016 restera comme une année record de ventes pour la Française des Jeux.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Jeu de grattage de la Française des Jeux. (EMILIEN CANCET / AFP)

2016 est une année record de ventes pour la Française des Jeux. C'est la huitième année consécutive de hausse. Plus 5% au compteur, ce qui a permis de passer légèrement le cap des 14 milliards d’euros de ventes. 26 millions de clients ont misé 10,60 euros en moyenne chaque semaine, essentiellement les jeux à gratter et interactifs. Les jeux de tirage (Loto ou Euro Millions, etc.) ont accusé un repli proche de 2%.

Pourquoi un tel succès

Le facteur psychologique est important, la recherche du gain dans une société qui donne de plus en plus le sentiment d'augmenter l'écart entre  "ceux qui ont" et ceux "qui n’ont pas".

L’innovation joue, aussi, un rôle important. Les ventes numérisées ont fait un bond de 65% par rapport 2015. 26 nouveaux jeux numériques ont été créés l’an dernier. D’ailleurs, le numérique est l’une des clefs de voûte du plan stratégique de la FDJ. Le groupe a prévu d’y consacrer 500 millions d’euros d’investissements entre 2015 et 2020.

2016 a également profité des paris sportifs, avec l’Euro de foot et les Jeux Olympiques de Rio. Sur les deux événements, les Français ont misé deux milliards et demi d’euros.

FDJ vache à lait

Ces sociétés de jeu sont des opérateurs publics. 60% des recettes de la FDJ sont redistribuées aux gagnants, une grande partie du reste tombe dans les caisses de l’État en taxes et redevances. La FDJ est une véritable vache à lait. Sur dix euros dépensés par le joueur, trois reviennent à l’Etat. Donc, en 2016, les caisses publiques ont bénéficié de près de 4,5 milliards d’euros des jeux de hasard de la FDJ. Il y a des hasards moins sympathiques.

Idem pour le PMU

L’année fut beaucoup plus mitigée pour l’opérateur des courses de chevaux. Une nouvelle législation lui impose de séparer les paris hippiques sur internet et ceux dans les points de ventes traditionnels. Une mesure réclamée par la concurrence qui a fragmenté le marché dans l’hexagone. En conséquence, le PMU se tourne de plus en plus à l’étranger où les paris ont fait un bond de 30% l’année dernière.

Dans tous les cas, l’État en tire profit. Surtout l'univers des chevaux dans le cas du PMU dont l’intégralité des résultats est reversée aux sociétés de courses et haras nationaux, pour entretenir la filière équine et maintenir l’emploi dans le secteur. Un investissement utile dont le parieur, dans l’euphorie du jeu et l’espoir de gain, ignore bien souvent l’existence.

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