Le brief éco. Epargne : baisse de régime pour le Livret A en septembre
En septembre, le Livret A a enregistré des retraits proches de 600 millions d’euros. Les Français sont-ils en train de revoir leur manière d’épargner ?
Les détenteurs d’un Livret A ont retiré davantage d’argent qu’ils n’en ont déposé en septembre. C’est la fin de neuf mois de collecte positive ininterrompue. Ces derniers mois, la baisse des taux d’intérêt, qui rendait moins attractifs d’autres produits d'épargne, avait poussé les petits épargnants vers le Livret A rémunéré à 0,75 % et totalement défiscalisé. Mais depuis le printemps et l'élection présidentielle, les nombreux débats autour de la fiscalité rendent les Français attentifs et attentistes.
Des retraits habituels à l'approche de la fin d'année
Au mois de septembre, le Livret A qui sert à financer en partie le logement social, et le LDD (Livret de Développement Durable), a donc enregistré des retraits proches de 600 millions d’euros, selon la Caisse des dépôts et consignations. Livret A et LDD représentent aujourd’hui un encours de 375 milliards d’euros. C’est l’argent mis de côté sur ces livrets par les français.
Le décrochage de septembre, qui se poursuit généralement en octobre, est traditionnel : les Français puisent dans leur épargne pour les frais de rentrée scolaire et payer le dernier tiers provisionnel de l’impôt sur le revenu et la taxe foncière. Les livrets défiscalisés représentent un coussin de sécurité quand les fins de mois sont difficiles.
Une épargne surveillée par le gouvernement
A plus long terme, la situation ne devrait pas trop évoluer puisque le gouvernement a décidé de geler pendant deux ans le taux de rémunération du petit livret rouge à 0,75%. Deux raisons à cela. D’abord, le Livret A a été créé en 1818 et, depuis, sa rémunération n’a jamais été inférieure à 0,75%. Passer en dessous de ce seuil serait une petite révolution, politiquement symbolique. Mais, surtout, dans le contexte actuel, ce taux historiquement bas permet d’offrir aux organismes de logement social des conditions de financement attractives en échange d’une baisse de leurs loyers, qui permettrait à l’Etat de diminuer les aides personnalisées au logement (APL). Cela éclaire en partie le débat autour des APL qui occupe l’actualité depuis le milieu de l'été.
Pour le gouvernement, c’est aussi une manière de réorienter l’épargne des Français. La réorienter vers l’investissement dans les entreprises. D’autant que les alternatives au Livret A sont peu nombreuses : le rendement de l’assurance-vie s’érode également et certaines de ces assurances-vie seront frappées du prélèvement forfaitaire unique (la flat tax) de 30% à compter du 1er janvier prochain. Epargnants, rendez-vous, vous êtes cernés !
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