Le brief éco. Emmanuel Macron, la tentation de Berlin
Le candidat d'En Marche !, Emmanuel Macron, dévoile son programme en vue de la prochaine élection présidentielle. Un programme économique très européen qui vise un rapprochement avec l'Allemagne.
Emmanuel Macron présente les détails de son programme économique et social pour la présidentielle, jeudi 2 mars. Un projet résolument européen, avec un regard particulier vers l’Allemagne. Jouer la solidité du couple franco-allemand : un sujet incontournable pour tout candidat qui veut donner une dimension internationale à son futur quinquennat. Pourtant, l’Europe reste la grande absente de la campagne. Difficile pour les postulants à l’Elysée de fédérer autour d’un sujet qui ne passionne pas – voire rebute – l’opinion publique.
L’Allemagne, elle, aimerait se trouver un allié objectif au moment où elle est montrée du doigt, accusée de jouer en solitaire avec des excédents commerciaux records. Trop d’exportations et pas assez d’importations pour faire vivre ses petits voisins européens, dont la France.
Le couple franco-allemand, sujet bien connu du conseiller économie de Macron
Paris, Berlin, à la fois si éloignés et si proches, ont des économies étroitement liées mais qui restent différentes sur un certain nombre de points, comme les finances publiques, l’emploi, les exportations.
Ces points avaient été mis en avant,en novembre 2014, par un certain Jean Pisani-Ferry, à l’époque patron de France Stratégie (ex-Commissariat au plan). Alors ministre de l’Economie, Emmanuel Macron lui avait demandé de rédiger un rapport sur les initiatives possibles entre Paris et Berlin. Or, Jean Pisani-Ferry est aujourd’hui le grand ordonnateur du programme économique d'Emmanuel Macron considéré en Allemagne comme la nouvelle star de la politique française.
Une carte à jouer : des chantiers communs
Il y a un peu plus de deux ans, Jean Pisani-Ferry avait organisé une grand-messe à Paris avec le co-rapporteur, Henrik Enderlein, directeur de l’Institut Jacques Delors à Berlin. Tous deux disaient à l'époque que, sans chercher la symétrie parfaite entre les deux pays, on pourrait recenser les chantiers et voir comment les deux capitales pourraient, par exemple, relancer l’investissement, moderniser l’outil de production, revoir la politique du logement, la protection sociale, etc.
Pourquoi ne pas imaginer aujourd’hui une cogestion des entreprises syndicat-patronat à la française, sur le modèle allemand ? Emmanuel Macron y pense certainement. Dans les prochaines semaines, Emmanuel Macron ne manquera pas de jouer cette carte Paris-Berlin : réfléchir à ce que chacun peut faire à la hauteur de ses moyens pour, à terme, converger vers des initiatives qui nous permettraient d’éviter, comme le disaient Pisani-Ferry et Enderlein, "une décennie perdue à cause d’une croissance faible", car pas entretenue.
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