Le brief éco. Diesel, le désamour grandissant des Français
Le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien braque les projecteurs sur le pétrole et les carburants en général, dont le diesel qui a de moins en moins la cote auprès des automobilistes.
Nous venons de passer sous le seuil des 40% de moteurs diesel vendus sur le marché français des automobiles neuves : du jamais vu depuis l’année 2000. 40% entre janvier et mars alors que l’on était encore à 47% l’année dernière, et si l’on remonte plus loin : 52% en 2016 ; 72% en 2011, etc. Le recul s’accélère particulièrement depuis deux mois, selon les derniers chiffres communiqués par le CCFA, le Comité des Constructeurs Français d’Automobile.
Qui profite de cette baisse du diesel ?
Ni l’électrique, ni l’hybride ne profitent de la baisse du diesel. Ce type de véhicule est encore trop cher et ne représente qu’entre 1,5% et 4% du marché. Faute d’alternative, c’est la motorisation essence traditionnelle qui reprend des couleurs avec 53% des ventes de véhicules neufs au premier trimestre. Ce qui pose un vrai problème en termes de pollution puisque si le diesel rejette plus d’oxydes d’azote, il émet moins de CO2 que l'essence. Résultat des courses : l’Union européenne ne respecte pas ses engagements en matière de maîtrise de rejets de gaz à effet de serre. D’après certains cabinets d’études, dans une grosse vingtaine de pays européens, le niveau d’émissions du violent dioxyde de carbone est revenu à son niveau d’il y a… 20 ans !
Au gré des polémiques autour des effets pollution, notamment le Dieselgate, le gouvernement allemand ouvre la voie à des plaintes groupées de consommateurs. Dans la foulée de Toyota, le constructeur japonais Nissan a annoncé cette semaine qu’il allait arrêter progressivement de commercialiser des voitures diesel en Europe, mais rien de tout cela ne stoppe la pollution en Europe.
Entre fiscalité et innovation
Quelles solutions ? L’une des réponses fortes se trouve dans la fiscalité. Mais pas une fiscalité dissuasive. Plutôt incitative comme de vrais avantages fiscaux sur l’achat de véhicules propres, et pas de l’ordre du gadget généralement de communication politique. Une fiscalité proactive sur l'innovation et les technologies de ruptures pour permettre aux constructeurs de produire moins chère des voitures qui seront toujours plus propres. Mais il est vrai que l’état des finances publiques des pays européens ne s’y prête pas vraiment. Il faut donc une vraie volonté politique, qui doit dépasser les seules initiatives nationales. À quand une vraie fiscalité européenne pro environnement pour le secteur automobile ? La question n’a toujours pas vraiment de réponse.
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