Cet article date de plus de cinq ans.

Le brief éco. Carlos Ghosn arrêté, un coup dur pour l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi

L'arrestation de Carlos Ghosn au Japon met à mal l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi que le patron emblématique a construit de toute pièce depuis 1999.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Carlos Ghosn, patron de Renaul-Nissan-Mitsubishi, lors d'une conférence de presse de présentation du nouveau logo du groupe à Paris, le 15 septembre 2017. (ERIC PIERMONT / AFP)

Emmanuel Macron assure qu’il sera vigilant sur la stabilité de l’alliance Renault-Nissan. Déclaration du président de la République, lundi 19 novembre à Bruxelles, après l’arrestation du patron du groupe, Carlos Ghosn, sur des soupçons de fraude fiscale au Japon. L'occasion de revenir sur les origines de ce géant qui est aujourd’hui le premier constructeur automobile mondial avec plus de 10,5 millions de véhicules vendus dans le monde sur la seule année dernière, 470 000 salariés,et 122 usines sur tous les continents. Le modèle économique de Renault repose désormais quasi-exclusivement sur son alliance avec le Japonais. Pendant la crise financière de la fin des années 2000 les résultats de Nissan ont même permis à Renault de garder la tête hors de l’eau.

>> DIRECT. Affaire Carlos Ghosn : le conseil d'administration de Renault doit se réunir "dans la journée"

Casser cette alliance aujourd’hui serait détricoter l’édifice

Ce serait sacrément dangereux pour la marque au losange. Comment est né cet édifice Renault-Nissan-Mitsubishi ? Carlos Ghosn arrive à Tokyo au printemps 1999 pour redresser Nissan qui est dans l’impasse. Surnommé "le tueur de coûts" (cost killer), Ghosn transforme un groupe en pleine débâcle financière en une société rentable et au chiffre d’affaires annuel proche de 100 milliards d’euros. Fort de ce succès, Carlos Ghosn étend l'alliance. En 2010, Renault-Nissan passe un accord de collaboration avec Daimler AG (Mercedes et Smart). En 2012, c'est une prise de participation majoritaire dans le premier constructeur russe Rostec actionnaire d’Avtovaz qui fabrique les Lada. Arrivent ensuite l’intégration de Samsung Motors et le rapprochement avec Mitsubishi. Photo du couple à trois aujourd’hui : Renault possède 43% de Nissan, Nissan détient 15% de Renault et 34% de Mitsubishi. Un montage complexe pour un véritable empire industriel.

Quel est l'avenir pour l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi ?

Pour les analystes, la stabilité de l’alliance Renault-Nissan repose depuis trop longtemps sur la seule autorité de son créateur emblématique. Les marchés eux-aussi envoyaient des signaux depuis quelques temps à Carlos Ghosn pour qu’à défaut de laisser son fauteuil, il prépare sa succession. Cela a été fait avec la montée en puissance de deux nouveaux directeurs opérationnels à la fois chez Nissan et Renault. Mais il aura fallu mettre la pression sur Carlos Ghosn, notamment de l’Etat français, actionnaire de Renault à 15%. Visiblement, l’actualité vient de le rattraper et nous ne sommes qu'au début d'une enquête qui sera suivie de très près par les grands concurrents internationaux, notamment américains.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.