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Le brief éco. Brexit : report ou pas, déjà six milliards d’euros de pertes pour les entreprises françaises

Les députés britanniques ont voté pour un report de la date du Brexit .Une étude a évalué les conséquences économiques pour la France entre juin 2016 et la fin 2018.  

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le port de commerce de Southampton (Grande-Bretagne) où transitent des importations diverses. (MATTHEW HORWOOD / GETTY IMAGES EUROPE)

Six milliards d’euros. C’est ce que les entreprises tricolores ont perdu entre le référendum de juin 2016 et fin 2018 du fait du ralentissement des échanges avec le Royaume-Uni. Un chiffrage effectué par Euler Hermes, le leader mondial de l’assurance-crédit. Le groupe assure les exportations des entreprises. Autant dire qu’il sait de quoi il parle. Ces six milliards d’euros sont un manque à gagner pour les exportateurs français. Le référendum de juin 2016 a créé un choc de confiance chez la clientèle britannique.  

Des secteurs plus touchés que d’autres

L’agroalimentaire, la chimie et les machines-outils sont les trois secteurs les plus touchés. Rien d’étonnant quand on sait que la Grande-Bretagne importe essentiellement des produits de consommation courante, alors qu’elle exporte beaucoup de produits chimiques et de la pharmacie. Euler Hermes avance deux facteurs clefs : dans l’incertitude, les entreprises britanniques ont réduit leurs investissements (près de 1% en moins sur la seule année 2018). Quant à la demande interne, la consommation a progressé l’an dernier à son rythme le plus bas depuis 2012 (1,7%). On devrait tomber à 1,5% cette année.  

Le consommateur, victime collatérale 

Le consommateur britannique est victime de la dépréciation de la livre sterling dans ce contexte tendu. Quand la livre sterling est basse, tout ce qui est importé au Royaume-Uni est plus cher car le dollar est plus fort que la devise britannique. Il y a donc inflation sur les biens de consommation courante et, de fait, une baisse du pouvoir d’achat : le cercle vicieux. Les entreprises françaises exportatrices vers la Grande-Bretagne doivent donc composer avec cette situation. Et ce sont nos PME qui sont les premières pénalisées car plus vulnérables. Elles ont les reins moins solides que les grands groupes. La France est aujourd’hui le cinquième fournisseur du Royaume-Uni et son troisième client.  

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