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Le brief éco. Altice-SFR, le rêve américain à portée de main

Le groupe Altice, va faire son entrée à la bourse de New York. Pour Patrick Drahi, lpropriétaire du groupe, c'est la poursuite d'une stratégie de développement

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Patrick Drahi, président du groupe Altice. (MAXPPP)

Le groupe Altice, propriétaire de l’opérateur téléphonique SFR, va faire son entrée à la bourse de New York. Le projet était dans les cartons depuis un petit bout de temps mais les choses se précisent. L’affaire devrait être réglée d’ici mercredi 12 avril avec la première phase qui est la présentation des documents aux autorités boursières américaines. L'idée de l'homme d'affaires Patrick Drahi, propriétaire d'Altice, est d'introduire sur le marché une part minoritaire de ses activités outre-Atlantique. Si tout se passe normalement, l'opération devrait être réalisée en plein cœur de l'été.

Les Etats-Unis plus accueillants que l'Europe

Altice-USA sera cotée et accueillera donc de nouveaux actionnaires, mais l'homme d'affaire devrait conserver 70% du capital pour en garder le contrôle. L’opération vise à apporter de nouveaux fonds, de l’argent frais, au groupe qui a fait des Etats-Unis son nouvel eldorado. Altice s'y montre bien plus ambitieux qu'en Europe, faute d’opportunités, ou à cause d’une régulation trop tatillonne qui freine les ambitions du Tycoon des médias sur le Vieux Continent, à fortiori en France.

Aux Etats-Unis, Patrick Drahi jouit d’une liberté totale pour développer son empire. L'administration de Donald Trump a récemment fait savoir qu'elle aurait une approche "légère" pour ce qui est de la régulation du secteur. Altice-USA est le quatrième câblo-opérateur américain après avoir racheté Cablevision et Suddenlink pour 24 milliards d’euros.

25 à 30 milliards, c'est d'ailleurs la valorisation du groupe aujourd'hui, ce qui en ferait la plus grosse introduction en bourse de la high-tech depuis celle de la messagerie instantanée Snapchat au mois de mars.

Un levier pour continuer à se développer... et rembourser sa dette

L’étape suivante est de financer de futures reprises de sociétés du secteur des télécoms et des médias. On parle d’un rapprochement avec Charter Communication (fournisseur de télé par le câble, de téléphonie et d'internet très haut débit à 6 millions de clients dans une trentaine d’Etats américains). Rapprochement, aussi, avec Verizon, spécialiste de la téléphonie fixe. Verizon qui a mis la main pour cinq milliards d’euros sur les activités internet (moteur de recherche et régie publicitaire) de Yahoo!

L’argent levé sur les marchés servira aussi à rembourser la dette de l'entreprise. 50 milliards d’euros, au bas mot. En haut lieu chez Altice, on jure ses grands dieux que la situation est sous contrôle et que cette dette colossale est remboursable sur 10 ans. L’essentiel sera de convaincre les marchés, après avoir séduit les banques, dont Goldman Sachs qui va accompagner l'opération.

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