Le brief éco. Acier chinois : nouveau coup de boutoir de l’Europe
Tension entre l'Europe et la Chine. L'Union européenne a définitivement pris des mesures anti-dumping contre l'acier en provenance du pays de Xi Jimping.
Nouvel épisode des tensions commerciales entre l’Europe et la Chine. L’Union européenne rend définitives des mesures anti-dumping prises jusqu’alors provisoirement contre l’acier en provenance de l’Empire du Milieu.
La décision qui n’est pas anodine à l’heure où le contexte commercial international est bouleversé par le protectionnisme du président américain Donald Trump. Des mesures identiques avaient déjà été décidées dans le courant de l’été dernier, contre la Chine mais également contre l’acier russe. Bruxelles poursuit donc son offensive.
Cette fois, elle s'attaque aux tôles fortes chinoises. Des tôles utilisées notamment dans l’industrie de la construction pour le matériel de chantier comme les grues ou la construction navale, un segment hautement stratégique. Le montant des taxes est sévère : entre 65 et 74 %.
Pourquoi Bruxelles durcit sa position
Face à un niveau record d’impopularité dans l’opinion, l’Europe profite de toutes les occasions pour prouver son action et tenter de convaincre de son utilité. Le secteur de l’acier lui en offre une belle occasion car il est riche en emplois. Ces dernières années, quelque 40 000 emplois ont disparu dans la métallurgie européenne.
La Chine, une concurrente féroce
L‘Union européenne est le deuxième plus gros producteur d’acier au monde après la Chine, avec près de 180 millions de tonnes produites par an, soit plus de 10 % de la production mondiale.
Sur la seule année 2015, les exportations chinoises avaient bondi de plus de 50 % avant de se calmer en 2016, ce qui a entraîné une surproduction de 300 à 350 millions de tonnes annuelles, sur une production totale de 800 millions de tonnes. Comme Pékin ne peut plus écouler ses excédents sur son marché intérieur, elle cherche à les exporter.
Dimension géopolitique
Les producteurs européens d’acier qui accusent la Chine de vendre à perte voient d’un très mauvais œil le possible octroi à Pékin du statut d’économie de marché ce qu'elle n'est pas aujourd'hui. Elle ne respecte pas les règles de concurrence internationale. C’est l’autre message envoyé par la Commission européenne.
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