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Un fonds d'investissement va aider les PME françaises à investir à l'étranger

Bpifrance lance jeudi 13 septembre un fonds d’investissement pour aider les petites et moyennes entreprises françaises à racheter des entreprises à l’international. C'est une première en France et en Europe.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le nouveau fonds de Bpifrance, baptisé Build-up international, sera doté de 200 millions d’euros de fonds propres. (ERIC PIERMONT / AFP)

La place des entreprises françaises sur les marchés internationaux est un mal profond qui handicape l’économie et qui explique une grosse partie de notre déficit commercial. Et cela ne concerne pas les grands groupes qui eux, sont déjà implantés là où sont leurs marchés. Le gros problème se situe au niveau des PME (petites et moyennes entreprises) et ETI (entreprises de taille intermédiaire) françaises, qui ne sont pas assez puissantes, équipées, armées financièrement pour s'implanter à l’étranger. Bref, elles ne sont pas suffisamment aidées.

200 millions d'euros de fonds propres

Les PME et ETI familiales qui veulent aller acheter des entreprises à l’étranger vont donc disposer d’un nouveau programme d’investissement spécial. Franceinfo a appris que Bpifrance, la banque publique d'investissement chargée de soutenir notamment les petites et moyennes entreprises françaises, va annoncer jeudi 13 septembre la création d’un fonds pour accompagner, conseiller et financer ces entreprises françaises qui veulent racheter des PME à l’international. C’est une première en France et en Europe.

Le fonds, baptisé Build-up international, doit permettre aux entrepreneurs familiaux d'accumuler les moyens financiers et humains. Concrètement, Bpifrance va les accompagner pour aller acheter des sociétés à l’étranger, en ajoutant des fonds propres de 3 à 30 millions d’euros selon les projets. L’établissement se défend d'ailleurs d’un pousse-au-crime. "Nous prenons la décision ensemble. On observe et on conseille pendant un à trois ans. Si l’entreprise accroche, on l’accompagne financièrement. Si l’aventure s’avère trop risquée, on arrête tout, mais au moins, nous aurons tenté l’expérience", explique Guillaume Mortelier, responsable du fonds Build-up international chez Bpifrance.

Un Mittelstand à la française

Avant 2009, il y avait plus d’entreprises françaises qui achetaient des sociétés étrangères que des étrangères qui achetaient des françaises. Depuis la crise, la proportion s’est inversée : les entreprises étrangères se renforcent en achetant des PME et ETI françaises. Il nous faut regagner le terrain perdu. Ce fonds Build-up international est composé de conseillers en investissement et il est doté de 200 millions d’euros de capacités d’intervention, dans toutes les zones géographiques et tous les secteurs confondus (l'industrie et les services par exemple).

Cela revient à constituer ce qui fait le succès de l’économie allemande aujourd’hui : des territoires composés de PME et ETI familiales très internationalisées. En Allemagne, cela s’appelle le Mittelstand, une sorte de "classe moyenne" d’entreprises très dynamiques. Pourquoi pas un Mittelstand à la française ? Il est prouvé qu’une entreprise qui fait un premier investissement à l’étranger connaît, durant les trois années suivantes, une croissance plus rapide que celles qui ne se développent pas à l’international. L’expérience mérite d’être tentée.

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