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Climat : l'Europe finalise sa taxe carbone, une arme écologique et économique

Les 27 Etats membres doivent achever leurs négociations ce lundi pour mettre en place cette taxation du transport de produits polluants. L'objectif est de réduire les émissions de CO2 mais aussi de répondre à la politique protectionniste des Etats-Unis.
Article rédigé par franceinfo
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L'autoroute A7 entre Chasse sur Rhône et Marseille. (MOURAD ALLILI / MAXPPP)

La taxe carbone aux frontières est de retour. C'est l'un des volets du "green deal" européen que les 27 doivent achever de négocier lundi 12 décembre. Il s'agit d'un ensemble de législations visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici à 2030.

>> Taxe carbone aux frontières de l’Europe : un pas de plus vient d’être franchi

L'idée est de taxer les importations de l’Union européenne des cinq secteurs les plus énergivores et émetteurs de CO2 : l’acier, l’aluminium, le ciment, les engrais et l’électricité qui n’est pas d’origine nucléaire. Le niveau de taxation sera décidé en fonction du bilan environnemental de leur production et se bornant sur le prix européen de la tonne de carbone.

En coulisses, la guerre industrielle avec les Etats-Unis

L’objectif est environnemental, mais aussi commercial. Outre la réduction des émissions carbone, la taxe carbone aux frontières vise également à éviter les délocalisations de nos industries dans des pays peu scrupuleux en normes de productions. Toute importation dans les secteurs définis sera imposée à hauteur de l’empreinte carbone des produits fabriqués.  Il s’agit aussi de préserver la compétitivité des entreprises et industries européennes vertueuses : un produit vendu par un pays en voie de développement et écologiquement problématique, donc moins cher, sera frappé d’une taxe à son entrée en Europe. Donc, finalement, cette taxe carbone aux frontières vise aussi à inciter nos partenaires étrangers à s’engager dans des process de production et de fabrication plus durables.  

Sur le plan environnemental, tout le monde semble en profiter. Mais n’y a-t-il pas, quand-même, des gagnants et des perdants ? D’abord, il va falloir régler définitivement la question des "quotas gratuits". Jusqu’à présent, les industriels bénéficiaient de marges de productions avec émission de CO2… à suivre. Mais en fond de décor, il y a surtout une guerre industrielle dans laquelle chaque partie du monde fait valoir ses droits.

Ce vote de la taxe carbone à Bruxelles intervient en plein débat sur l’ IRA – l’Inflation Reduction Act américain - une loi protectionniste de l’administration Biden qui prévoit 370 milliards de dollars de subventions pour favoriser les technologies propres… Et qui pourrait pousser certains industriels européens à délocaliser leur production outre-Atlantique pour profiter de ces subventions. Dossier sensible, donc. Verdict à Bruxelles sur la taxe carbone aux frontières lundi soir ou mardi matin car les discussions s’annoncent houleuses. L'entrée en application est prévue en 2026 ou 2027.

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