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Baisse de la livre sterling, bientôt des gilets jaunes en Grande-Bretagne ?

À un peu moins de quatre mois de la sortie prévue du Royaume-Uni de l’Europe, la livre sterling décroche et les britanniques en subissent de plus en plus les conséquences.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le palais de Westminster, à Londres, au Royaume-Uni. (CLEMENT MAHOUDEAU / MAXPPP)

La Grande-Bretagne n’a pas ses gilets jaunes, mais à Londres la situation se tend de plus en plus du côté du pouvoir d’achat et d’autres sujets, comme les pensions de retraites. Les gardes mythiques de la tour de Londres – les personnels chargés de l’entretien des palais royaux – viennent de voter à 90% une grève à durée illimitée à partir de janvier pour une revalorisation de leurs pensions, et ce n'est qu'un exemple.

La devise britannique est au plus bas face au dollar depuis 18 mois. On est désormais à 1,25 dollar pour une livre. Depuis le début de l’année, elle a perdu près de 7,5%. Première conséquence : tout ce qui est importé au Royaume-Uni est de plus en plus cher car le dollar est plus fort que la livre sterling.

Dynamique économique en berne

La Grande-Bretagne est au cinquième rang des échanges commerciaux mondiaux. Elle importe essentiellement des produits de consommation courante, alors qu’elle exporte beaucoup de produits chimiques, de la pharmacie notamment. Les produits de consommation courante sont donc plus chers, car importés et les exportations sont moins rémunératrices, qui plus est avec les entreprises de services financiers qui fuient Londres. Les britanniques ne s’y retrouvent donc pas dans leurs comptes.

Les chefs d’entreprises n’investissent plus, ou beaucoup moins, ils doutent. Lundi 17 décembre, la Première ministre britannique a sèchement rejeté les appels qui se multiplient au Royaume-Uni pour un second référendum sur le Brexit, perçu comme une solution possible à l’impasse politique. Theresa May n’a pas obtenu vendredi 14 décembre l’aide des dirigeants européens pour convaincre son Parlement de valider l’accord passé avec Bruxelles sur les modalités du divorce. La livre sterling en est la grande perdante et apparaît de plus en plus comme un facteur déclencheur, ou accélérateur, du mécontentement général.

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