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Vitesse limitée à 30km/h dans les rues de Paris, mais rouler moins vite ne signifie pas forcément polluer moins

Depuis ce matin : la vitesse est limitée à 30km/h à Paris, à l’exception de certains grands axes. Près de 200 villes françaises appliquent déjà cette limitation de vitesse. Une limitation qui fait baisser le nombre d’accidents mais pas la pollution de l’air.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un panneau d'interdiction de dépasser les 30km/h à l"ntrée de Paris. (MAXPPP)

Cela fait déjà cinq ans que Grenoble applique cette limitation de 30 km/h en ville et selon une étude du centre d’expertise Cerema (qui dépend du ministere de la Transition écologique), le nombre d’accidents impliquant des piétons a baissé de 24%. Les accidents sont également moins graves, et le nombre d’hospitalisations est en baisse.

En revanche, ce n’est pas parce qu’on roule moins vite, à 30 km/h au lieu de 50, qu’on pollue moins, au contraire. Explication : les moteurs de voitures ou de camions fonctionnent de manière optimale entre 50 et 80km/h. C’est à cette vitesse qu’ils émettent le moins de CO2, d’oxyde d’azote et de particules fines.   
En-dessous et au-dessus de ces vitesses, les moteurs sont plus polluants. Et concrètement,  à vitesse constante, une voiture roulant à 30 km/h émet 19% de dioxyde de carbone de plus qu’en roulant à 50 km/h,  a calculé le centre d’expertise Cerema.

Vitesse moyenne à Paris : 15 km/h

Cette règle ne fonctionne pas forcément en ville. C’est là qu’il faut nuancer le propos. En ville, c’est plus compliqué de faire le lien entre les panneaux de limitations de vitesse et la pollution de l’air. Parce qu’on ne roule jamais constamment à 50 km/h,  ni à 30 km/h. On freine et on accélère beaucoup, ce qui fait que la vitesse moyenne à Paris est déjà de 15 km/h, en réalité. Du coup, la limitation de vitesse risque de ne rien changer en matière de pollution de l’air à Paris, ni diminution ni augmentation à nombre de voitures équivalent.

Mais il y a un bénéfice environnemental à retenir : la baisse des nuisances sonores. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), passer de 50 à 30 km/h permet de réduire les nuisances sonores des voitures de trois décibels. Concrètement, cela veut dire que le bruit est divisé par deux : c’est comme si au lieu d’avoir deux haut-parleurs qui diffusent des bruits de circulation dans une pièce, on n’en avait plus qu’un seul .
 

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