Tempête Ciaran : un danger pour les arbres
D'habitude, lors de ces tempêtes automnales/hivernales, les arbres ont déjà perdu leurs feuilles. Et le vent passe, s’engouffre sans trop de difficulté au travers des branches. Or aujourd'hui, le début de l’automne a été doux, et les arbres sont encore fournis en feuilles. Problème : cela offre une prise au vent. Avec des rafales à 170km/h sur les côtes, 130km/h dans les terres, attendues avec la tempête Ciaran, selon les prévisions de Météo France, les branches vont subir une forte pression, entraînant un risque de chute de branche et même de déracinement d’arbres.
Les pluies de ces dernières semaines risquent aussi de favoriser la chute d’arbres, car les sols sont gorgés d’eau et malléables, avertit le spécialiste d’agroclimatologie Serge Zaka. Ainsi, la terre est plus meuble et les racines des arbres vont résister moins profondément. Certaines essences pourraient être plus à risque, comme les érables et cerisiers, par exemple, qui ont des racines peu profondes, au contraire des pins.
"Avec des rafales de plus de 90km/h, il faut s’attendre à des chutes de branches, plus de 110km/h, des chutes d’arbres, et à plus de 140km/h, ce sont des pans de forêts qui tombent".
Stéven Tual, météorologue
Des pans de forêt qui tombent, cela rappelle les tempêtes Lothar et Martin de 1999. En 1999, 6% de la forêt française avaient subi des dommages, soit presque 1 million d’hectares. Depuis, 65% de cette forêt se sont régénérés naturellement. Pour le reste, l’Office national des Forêts (ONF) a dû planter des arbres, avec de nouvelles essences plus adaptées au terrain et aux tempêtes (du pin maritime, du chêne sessile et du sapin de Douglas par exemple). On ne sait pas si Ciaran sera aussi violente, mais l'ONF conseille à tous les habitants du Nord-ouest de la France de rester loin des arbres. Il recommande d’éviter les balades en forêt jeudi et vendredi, mais aussi ce week-end, car il demeurera un risque de chute d’arbre même après le passage de la tempête.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.