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Sciences : le célèbre accélérateur de particules du Cern au ralenti pour s’adapter à la crise énergétique

Les Français s’apprêtent à passer un hiver placé sous le signe de la sobriété. Mais les ménages et les entreprises ne sont pas les seuls à souffrir de la hausse des prix de l’énergie. Les scientifiques, eux aussi, doivent faire attention à leurs consommations.

Article rédigé par franceinfo - Boris Hallier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Salle de contrôle de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern) à Genève (Suisse). (BORIS HALLIER / RADIO FRANCE)

Certaines expériences scientifiques nécessitent énormément d’énergie. On prend un exemple, celui de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern) à Genève en Suisse. Des chercheurs du monde entier travaillent là-bas avec ce que l’on appelle un accélérateur de particule. C’est en fait, un tunnel en forme de cercle. 27km au total, sous la frontière franco-suisse. Il permet de propulser des particules quasiment à la vitesse de la lumière. Ces protons entrent alors en collision ce qui génèrent une multitude d’autres particules que les scientifiques peuvent analyser pour tenter de percer les mystères de l’univers.

Ce genre de machine consomment une quantité phénoménale d’électricité car les aimants utilisés pour accélérer les particules doivent être refroidis à moins 271°C.
La consommation électrique du Cern représente ainsi un tiers de la consommation du canton de Genève où habitent plus de 500 000 personnes ! Cette électricité provient majoritairement des centrales nucléaires françaises, et notamment celle du Bugey dans l’Ain, et vu la crise énergétique que traverse l’Europe, la direction décide donc de faire des économies.

Les expériences devront être faites avec plus de sobriété

Pour éviter la pénurie, les chercheurs vont arrêter leurs expériences plus tôt. L’arrêt technique des machines a été avancé de deux semaines, au 28 novembre 2022. Le Cern prévoit également de réduire de 20% l’exploitation de ses accélérateurs l’année prochaine. Pour ne pas trop gaspiller, une partie de la chaleur dégagée par les installations sera bientôt récupérée. Elle permettra de chauffer des habitants de la ville voisine de Ferney-Voltaire en France.

Les physiciens du Cern ne sont pas les seuls à devoir faire attention à leur consommation. La hausse des coûts de l’énergie a un impact sur de nombreux laboratoires. La facture pourrait être salé, selon le ministère de l’Enseignement supérieur, cela pourrait représenter près de 100 millions d’euros en plus pour les organismes de recherche. De quoi peut être encourager les partisans de ce que l’on appelle "la science frugale". Un mouvement qui milite pour faire des expériences pour innover avec sobriété avec des instruments à moindre coûts et en consommant le moins possible.  

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