Santé : des cancers détectés par une simple prise de sang ?
Les résultats d’une étude laissent entrevoir la possibilité, pour les années à venir, de détecter des cancers après une simple prise de sang. Explications.
Repérer un cancer dans quelques millilitres de sang, grâce à des petits brins d’ADN tumoral, des brins d’ADN anormaux qui circulent dans l’organisme, c’est une piste que les scientifiques explorent depuis plusieurs années.
Une étude, présentée au congrès européen de cancérologie à Paris, est particulièrement encourageante : avec une simple prise de sang et un test (appelé MCED) développé aux États-Unis, il a été possible de détecter des cas de cancers chez des adultes de plus de 50 ans, qui étaient tous a priori en bonne santé.
Dans le détail, 6 621 volontaires ont accepté la prise de sang. Le test sanguin s’est révélé positif pour 92 d'entre eux, ce qui fait une suspicion de cancer pour 1,5% du groupe. Et finalement, après vérification, le cancer a été confirmé chez 35 de ces volontaires. Or, avec ce test sanguin, certains volontaires ont pu croire à tort qu’ils développaient un cancer : c’est la grosse limite de ce test sanguin actuellement, qui affiche, pour l’instant, 60% de faux positifs. Dans cet essai, 57 patients ont été stressés inutilement et ont cru à tort pendant quelques semaines qu’ils avaient un cancer.
Cela permettrait une prise en charge précoce
Selon le professeur Fabrice André, oncologue, directeur de recherche à l’institut Gustave Roussy, il va falloir encore 5 à 10 ans pour améliorer la fiabilité du test mais cette étude ouvre le début d'une nouvelle histoire scientifique, dit-il. Car ce test sanguin a quand même permis de découvrir 35 cancers silencieux sur différents organes. Et, parmi eux, 26 n’auraient pas pu être détectés de façon précoce par du dépistage standard, notamment de l’imagerie médicale.
En théorie, une cinquantaine de cancers sont potentiellement décelables par prise de sang mais ces tests sanguins n’auront pas vocation à remplacer des dépistages existants, comme ceux du cancer du côlon ou du sein. L'idée serait plutôt de les utiliser de façon ciblée pour dépister des cancers de mauvais pronostics, comme celui du pancréas par exemple, souvent détecté trop tard. Car avec une prise en charge précoce, les médecins espèrent augmenter la survie de ces patients.
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