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Qu'est-ce que la télémétrie acoustique utilisée pour la protection de poissons ?

Des chercheurs de l’Ifremer vont suivre des centaines de poissons à la trace, grâce à de la surveillance acoustique. L’objectif est de mieux les protéger.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des oblades dans le parc national des calanques à Marseille (Bouches-du-Rhône). Photo d'illustration. (FLORIAN LAUNETTE / MAXPPP)

Quand on veut suivre des déplacements d’animaux sur terre, il existe des systèmes de surveillance par GPS. Mais, sous l’eau, si l'animal ne remonte pas à la surface comme les tortues ou les dauphins, difficile d'utiliser cette technologie pour retracer leur itinéraire. Ça ne fonctionne pas ! Il faut donc avoir recours à une autre stratégie qu'on appelle la télémétrie acoustique.

C'est pour cela que des chercheurs de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) ont équipé plus de 300 poissons, notamment des bars et des lieux jaunes ainsi qu’une vingtaine de langoustes, d’un petit émetteur. Un petit cône d'un centimètre de long qui émet un signal acoustique toutes les trois secondes pendant cinq ans et qui a été implanté sous la peau, après capture et anesthésie de ces poissons. Une soixantaine de récepteurs ont également été placés sur le fond de la mer, en mer d’Iroise au large du Finistère, dans la Manche, et les chercheurs vont pouvoir observer les déplacements de ses poissons. En effet : à chaque fois qu'un poisson passe à côté d'un récepteur au fond de l'eau, son signal acoustique unique est enregistré.

Celui-ci ne dérange pas les poissons car il se situe dans une fréquence de 69kHz et n'est donc pas audible pour eux, ni d'ailleurs pour les humains, précise Mathieu Woillez, chercheur en halieutiques, de l'Ifremer, co-porteur du projet.

L'utilité de suivre ces poissons à la trace 

Ici les chercheurs s’intéressent aux déplacements des lieux jaunes et des bars européens, car sont des espèces dont les stocks et les populations ont été fragilisées ces dernières années. En ayant de meilleures connaissances de leurs zones d’habitat, de reproduction, ou de croissance, il sera plus facile de les protéger, notamment, par rapport à l'activité de pêche, et aux chantiers de construction d'éoliennes en mer.

Ces recherches de l'Ifremer en France sont par ailleurs complétées par le travail de scientifiques britanniques et belges, qui ont également équipé plus de 350 langoustes, bar, lieux, dorades et thons rouges de ces mêmes émetteurs acoustiques. Ce maillage permettra donc de suivre les poissons sur de longues distances.Les premiers résultats seront disponibles début de 2023.

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