Qu'est-ce que la neutralité carbone ?
Aujourd’hui pour sauver le climat, on ne compte plus les États, les régions, les entreprises qui promettent d’être neutres en carbone. Mais qu'est-ce que cela représente concrètement pour nos émissions ?
On peut dire que depuis l’accord de Paris, conclu il y a cinq ans, la neutralité carbone est entrée dans les mœurs. C'est tout de même une demande des experts du GIEC depuis leur 5e rapport. L'accord sur le climat estime qu'il faut atteindre cette neutralité d’ici le milieu du siècle si on ne veut pas que le climat se réchauffe au-delà de deux degrés. Cela veut dire, selon le texte, qu'il ne faut pas émettre plus de dioxyde de carbone que ce que les sols, la végétation, et les océans peuvent capter chaque année. Ce sont nos puits de carbone naturel. Par exemple avec le phénomène de photosynthèse : quand une plante pousse en captant du CO2 et en relâchant de l’oxygène.
Entre les observations de terrain, comprendre comment des vers de terre enfouissent le carbone dans le sol, et des modèles mathématiques globaux, les scientifiques estiment que chaque année nos puits de carbone naturels captent environ dix milliards de tonnes de CO2. Mais l’humanité avec ses usines, ses transports, ses batimênts, son système d'échange, sa déforestation en envoie près de 38 milliards chaque année dans l'atmosphère. Il faut donc diviser par quatre nos émissions annuelles pour atteindre cette neutralité.
Le GIEC parle d'émissions négatives mais sans dire que l'humanité ne va pas mettre la clé sous la porte. Il restera toujours une pollution incompressible. En plus, ce qui va compliquer les choses, c'est que nos puits de carbone vont moins capter de CO2. Il s'agit d'un phénomène géophysique. Une relation de cause à effet : moins on émettra de CO2, moins ils en capteront. Des recherches se penchent sur la façon de les amplifier. Par exemple en végétalisant plus de surface terrestre ou en activant la pompe à carbone de l’océan avec des minerais, comme l'olivine. On se pose encore des questions sur les impacts de ces technologies, sur les poissons par exemple. Mais le GIEC estime qu'il faut se pencher sur ces technologies pour atteindre mais aussi pour maintenir cette neutralité carbone.
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