"Orbital Dance" : le jeu vidéo lancé par le CNES pour sensibiliser à la problématique des déchets spatiaux

L'occupation de l'espace par des satellites actifs ou hors service est un une problématique croissante. Même petits, les débris restent des projectiles redoutables.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
"Orbital Dance", un jeu vidéo pour sensibiliser le grand public aux risques engendrés par les débris spatiaux. (CAPTURE D'ECRAN CNES)

Le CNES, le centre national d’études spatiales et le studio World Game viennent de lancer, lundi 26 février “Orbital Dance”, “Danse Orbitale” en Français, un jeu vidéo pour sensibiliser le grand public aux risques engendrés par les débris spatiaux. Il peut se télécharger sur un portable ou un ordinateur, et est disponible gratuitement sur Apple Store et Play Store. Ce jeu propose de se retrouver aux manettes d’un satellite en orbite qui croise différentes planètes et des débris, spatiaux. Le but est évidemment de les éviter. Pour cela, il est possible au fur et à mesure de la partie, d’utiliser différentes technologies inspirées du monde réel  : des filets de capture, un blindage, ou un système anti collision. Conformément a la loi française sur les opérations spatiales, le fait de désorbiter son satellite en fin de vie pour qu’il se désintègre et ne soit pas un danger pour les autres, rapporte aussi des points. 

L'occupation de l'espace par des satellites actifs ou hors service est un une problématique croissante. À l’avenir cela va aussi devenir une question politique ou géopolitique, d'où l'importance d’une prise de conscience citoyenne, explique Pierre Omaly, chef de projet au CNES et spécialiste de la Surveillance spatiale. Au total 17 500 satellites ont été placés en orbite depuis 70 ans. Ils nous rendent service pour établir des communications, nous orienter, observer la terre, surveiller le climat. Aujourd'hui, un peu plus de la moitié seulement sont en activité, les autres ont été majoritairement désintégrés, mais 3500 d'entre eux continuent de tourner et constituent des débris spatiaux. Certains se sont déjà disloqués en plusieurs milliers de morceaux d’ailleurs suite à des collisions. Depuis 20 ans, les experts déplorent une collision accidentelle par mois en moyenne. 

Chaque explosion génère de nouveaux débris

Il existe aujourd’hui plus de 35 000 objets de plus de 10 cm en orbite, il y en a un million qui mesurent entre 1 et 10 cm. Même petits, ce sont des projectiles redoutables car ils avancent à huit km/seconde. Les satellites sont certes conçus pour les éviter au maximum, mais tous ne sont pas détectables. Chaque explosion génère de nouveaux débris. Bref, c’est un problème exponentiel.

La France a été le premier pays au monde à légiférer pour limiter les débris spatiaux, et normalement les satellites hors d’usage doivent être programmés pour quitter leur orbite et se désintégrer. Malheureusement la réglementation internationale n’est pas contraignante, et donc pas toujours respectée. D'où l'importance d’une prise de conscience citoyenne, d’autant qu'au-delà de l’encombrement de l’espace, ces débris spatiaux posent un autre problème : ils gênent aussi le travail d’observation du ciel par les astronomes.

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