Les navires de commerce incités à réduire leur vitesse pour limiter la pollution sonore sous-marine
Une étude présentée au Parlement européen suggère d'adopter une "vitesse bleue" pour réduire le bruit qui perturbe la faune marine.
Sous l’eau, les ondes sonores circulent cinq fois plus vite que dans l’air et elles voyagent très loin. C’est ce qui permet, par exemple, aux baleines d’entendre des tempêtes à des milliers de kilomètres. C’est aussi ce qui permet à de nombreux poissons, dauphins, cétacés de communiquer, chasser, s’orienter et de s’accoupler. Le problème c’est qu’au cours des cinquante dernières années, la multiplication des navires des paquebots, des porte-containers a injecté énormément de bruit dans les océans. Aujourd'hui 90% des bien consommés dans le monde sont transportés par les mers et 60 000 navires commerciaux circulent en permanence sur les océans.
Un enregistrement sonore réalisé par un centre de recherche canadien (et repris sur le site du Fonds international pour la protection des animaux) donne une petite idée de ce qui se passe sous l’eau quand un bateau arrive. Le bruit des moteurs empêche la communication, les orques sont désorientés et depuis les années 70, des études montrent que le bruit sous-marin double tous les dix ans.
Une vitesse réduite de 10% diminue 40% de la pollution sonore
Le fait de ralentir les bateaux changera beaucoup de choses à ce volume sonore. C’est ce que montre l’étude qui vient d’être présentée au Parlement européen par le Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw). En obligant les navire à plafonner leurs vitesse à 75% de la vitesse de conception (ce qui revient à réduire ces vitesse d’environ 10%), on réduirait de 40% la pollution sonore sous-marine. Les défenseurs de cette mesure appellent cela une vitesse bleue. Une vitesse protectrice des océans, un peu moins de la moitié de la flotte européenne circule déjà à cette vitesse bleue.
Par ailleurs, ralentir permet aussi des économies de carburant et c’est peut-être cet argument qui permettra de convaincre le secteur très concurrentiel du fret maritime, de ralentir. Selon l'Ifaw, une vitesse réduite de 20%, c’est jusqu’à 30% de carburant économisé et c'est donc aussi moins de CO2 envoyé dans l’atmosphere. On estime le fret maritime responsable de 13% des émissions de gaz à effet de serre.
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