Les moustiques sont des stratèges pour venir nous piquer : trois études révèlent leurs "secrets"
Les moustiques reviennent avec les beaux jours.Trois études récentes nous en disent plus sur leur stratégie pour repérer leurs victimes.
Des chercheurs de l’université de Princetown, aux États-Unis, ont utilisé de l’imagerie médicale haute résolution pour comprendre comment les moustiques Aedes (qui diffusent la dengue) identifie ses futures victimes, et surtout pourquoi ces insectes piquent les humains plus que les animaux.
Ils ont pour cela récupéré des échantillons d’odeur d'une quinzaine de volontaires n’ayant pas pris de douche durant plusieurs jours, ainsi que des échantillons de plumes et de poils, pour récupérer le parfum émis par de chiens, moutons, rats et oiseaux et ensuite ils ont soufflé ces deux parfums d'ambiance sur des moustique, en observant leur cerveau par imagerie. Résultat : deux centres nerveux s’allument chez le moustique en présence d’une odeur humaine mais pas en présence de l'échantillon provenant des animaux.
Ces insectes sont donc équipés biologiquement, pour nous cibler notre odeur humaine même si elle est complexe, ils se fient à notre sueur et aux CO2 que nous émettons. Ces travaux ont été publiés dans la revue Nature.
Chaleur, odeur... et couleurs
Les moustiques repèrent surtout notre odeur et votre chaleur, mais ils ont des couleurs préférées. Ces chercheurs de l’université de Washington ont fait des tests : quand on vaporise une odeur humaine sur des points de couleurs dans une pièce, les moustiques préfèrent systématiquement les couleurs rouge, orangé et noir car cela correspond aux longueur d’onde émises par la couleur de la peau humaine, quelle que soit sa pigmentation.
Pour réduire le risque de piqûres, il vaut donc mieux porter des vêtements longs dans les tons verts, violets ou bleus. Ce n’est pas une parade absolue mais quand ils ont le choix, les moustiques se dirigent beaucoup moins vers ces couleurs-là.
Un quart des piqûres ont lieu en plein jour
Dernière étude instructive publiée lundi 16 mai, elle montre que les moustiques piquent beaucoup plus qu’on ne le pensait en journée. Mais la zone à risque reste toujours le début de soirée. Selon cette étude menée par l’Institut pour la recherche et la développement (IRD) et l'Institut Pasteur de Bangui en République centrafricaine, les piqûres de moustiques anophèles femelles qui transmettent le parasite du paludisme, surviennent en majorité effectivement la nuit à l'intérieur des habitations.
Mais 20 à 30%, donc un quart des piqûres ont lieu, toujours à l'intérieur, en plein jour. C’est plus qu’attendu. La piqûre diurne des moustiques vecteurs du paludisme est sous-estimée. C’est une découverte importante pour améliorer les stratégies de lutte contre le paludisme, au-delà de la moustiquaire la nuit. Il faut aussi développer des moyens de lutte dans les écoles et les habitations en journée. Rappelons que l’on recense plus de 200 millions de cas de paludisme dans le monde chaque année, et 620 000 décès.
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