Le billet vert. La convention citoyenne pour le climat rentre dans le dur
La Convention citoyenne sur le climat doitt finaliser ses propositions et trouver comment les financer.
La Convention citoyenne sur le climat cherche le consensus. Comment réduire notre pollution ? Comment financer les mesures ? Tirés au sort pour trouver les mesures qui permettront de réduire les émissions de CO2 de 40% d'ici 2030, tout en étant justes socialement, les 150 citoyens de la Convention se sont réunis une nouvelle fois ce week-end, à Paris. franceinfo a pu assister aux discussions.
Ils sont rentrés dans le dur des débats entre économie et écologie. Réunis à une petite table de six pour rédiger leur proposition sur la mobilité durable, Thierry et Isabelle débattent vivement de la pollution des voitures. Pour Thierry, les administrations et l’État ne montrent pas assez l’exemple avec leurs grosses cylindrées. Isabelle n’est pas d’accord : chez elle, la mairie et même La Poste ont déjà des voitures électriques. Un autre citoyen, lui, se demande si les voitures électriques peuvent être considérées comme durables : "La production des batteries c’est polluant non ?" dit-il. Alors tous reprennent leurs stylos pour reformuler la proposition.
La fin des groupes thématiques
Jusqu’à présent les citoyens ont travaillé par groupes thématiques : se loger, se nourrir, se déplacer, produire et consommer avec une trentaine de participants par groupe. Depuis ce week-end, ils mettent en commun à 150 leurs réflexions et regardent si elles sont cohérentes. Stopper l’artificialisation des sols pour garder des terres agricoles pour se nourrir, c'est important mais ne pas artificialiser ça veut aussi dire moins de terrain pour construire des logements : est-ce que cela ne va pas à l’encontre de ce que veulent les citoyens du groupe "se loger" ? Marianne vient de découvrir les mesures du groupe "se loger", elle regrette qu’il n’y ait pas plus de mesures pour végétaliser les toits. Elle voit aussi trop de restrictions et pas assez de mesures incitatives : "Faudrait faire de la pub pour consommer en vrac" dit-elle.
Le retour de mesures déjà débattues
Pour trouver leur consensus, il leur reste deux week-ends en mars et en avril. On rentre dans le dur parce que les citoyens de la Convention veulent aider le climat sans être injuste socialement. Sur la question des financements, ils ont voté majoritairement pour la réduction de niches fiscales et le recours à l'emprunt public plutôt qu'à une hausse des taxes et des impôts. Mais ils savent bien que certaines mesures sont bonnes pour l’environnement et qu’elles ne sont pas populaires : la réduction de la vitesse sur les routes fait baisser les consommations de carburant donc les émissions de CO2 mais ils savent aussi que le 80km/h a enflammé les campagnes françaises presqu’autant que la hausse de la taxe carbone, et que c’est vécu comme injuste pour la France rurale.
La consigne pour les bouteilles en plastique, elle aussi, a de bons effets sur la pollution dans certains pays étrangers mais elle peut déstabiliser le financement des centres de tri en France. Alors, est-ce que des mesures déjà débattues dans les dernières lois mobilités, agriculture, énergie, comme l’éco taxe, la consigne, ou l’obligation de rénover des passoires thermiques, seront remises sur la table par la convention citoyenne ? Elles font partie des propositions mais il faudra attendre le prochain épisode c’est-à-dire leur prochaine réunion début mars, pour savoir lesquelles ils retiennent collectivement.
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