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Le billet vert. L'hydrogène, le carburant de l'avenir ?

Les 4 et 5 février 2020, un événement majeur pour l’énergie, la mobilité et l’industrie hydrogène se tenait au parc floral de Paris : le salon Hyvolution, un rendez-vous des acteurs de la filière hydrogène en France et en Europe. 

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les voitures à hydrogène, énergie de l'avenir ? (Photo d'illustration) (GETTY IMAGES)

Avec le développement de l'industrie hydrogène, certains parlent de l’énergie de l’avenir, d’autres doutent de sa faisabilité écologique et financière. Le salon Hyvolution qui vient de se tenir au parc floral de Paris, les 4 et 5 février derniers, a été le carrefour d'échanges entre les acteurs de la filière hydrogène. 

L'H2, l'avenir de l'énergie ? 

On connaît l’hydrogène depuis plus de 250 ans, c’est le plus petit et le plus léger des atomes, mais il est présent partout dans le monde, ne serait-ce que dans l’eau ! Et de l’H2O, on peut extraire l’hydrogène par électrolyse. En faisant passer cet hydrogène dans une pile à combustible, on produit de l’électricité avec, comme seul déchet, de l’eau potable !  

Néanmoins, pour produire de l’électricité à base d’hydrogène, il faut maîtriser les technologies, et surtout leur coût. Jusqu’à présent, on fabriquait essentiellement l’hydrogène à partir de sources fossiles, comme le charbon, le gaz ou le pétrole. C’est bon pour le porte-monnaie, mais mauvais pour l’environnement.
Pour "l’hydrogène vert", on peut l’extraire du méthane, à partir de la fermentation des déchets, et surtout électrolyser l’eau à partir des énergies renouvelables, comme les éoliennes ou les panneaux solaires. Bientôt, nous serons en mesure d’en produire grâce aux cellules photo-électrochimiques à partir de l’énergie du soleil.   

L’hydrogène est une énergie stockable et distribuable, mais qu’il faut manier avec toutes les précautions, en raison de son inflammabilité. L’avantage, c’est qu’on peut le stocker à bord des véhicules comme les camions, les bateaux, et même les trains. Quant à la voiture, en faisant le plein en 3 minutes, vous avez 700 kilomètres d’autonomie, mais toute la chaîne logistique coûte encore cher.

À quand la révolution ?  

Aujourd’hui, quand on compare le prix de l’hydrogène au prix du diesel, c’est un petit peu plus cher. On fait 100 km avec un kilo d’hydrogène, et le kilo d’hydrogène vaut 10 euros. On va baisser ce prix, pour arriver à un tarif équivalent, voire moins cher que le prix du diesel. 

Fabio Ferrari, PDG de Symbio, fabricant de piles à combustible

Néanmoins, le prix dépendra également du développement des réseaux. C’est le point de vue de Victorien Errussard, capitaine du bateau Energy Observer qui a fait le tour du monde, avec, entre autres, de l’hydrogène fabriqué à bord, à partir de l’eau de mer. Il est aujourd’hui chef d’entreprise dans ce secteur.  

Il n’y a pas encore suffisamment de stations d’approvisionnement en hydrogène. C’est l’infrastructure qui crée le trafic, c’est pourquoi il n’y a encore que très peu de mobilité hydrogène. Pour amortir une station hydrogène, qui coûte entre 500 000 et 1 million d’euros, il faut des utilisateurs.

Victorien Errusard, capitaine du bateau Energy Observer

En attendant, il existe un plan national H2 pour le développement de solutions zéro émission pour les transports, avec l’objectif de mettre en circulation d’ici 2028, environ 50 000 véhicules et près de 1.000 stations sur le territoire. Des régions comme la Bretagne, veulent produire de l’hydrogène avec des champs d’éoliennes, ou encore la Nouvelle Aquitaine, et le grand Est investissent dans ces nouvelles technologies. Bref, ça gaze pour l’hydrogène...

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