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Le billet vert. Jean-François Périgné, myticulteur sur l'Île d'Oléron : "La mer descend beaucoup moins qu'avant"

Le billet vert consacré tout l’été à la façon dont nous vivons avec le changement climatique. Les effets sont de plus en plus sensibles. Les scientifiques prévoient une accentuation dans les années qui viennent. Reportage sur le bord de mer ou les habitants subissent de plein fouet les effets du réchauffement.

Article rédigé par franceinfo, Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'érosion des dunes sur une plage de l'Île-d'Oleron (Charente-Maritime).
 (NICOLAS KOVARIK / MAXPPP)

Jean-François Périgné fait partie de ceux qui prennent le changement climatique de front. D’abord parce que c’est un responsable national de la Confédération paysanne, mais aussi et surtout parce qu’il est producteur de moule –myticulteur sur l’Île d’Oléron.


Quand il parle du changement climatique, il évoque l’érosion spectaculaire de la côte et les tempêtes à répétition qui lui ont coûté cher. En 1999 il a tout perdu. En 2010 avec Xynthia il a fait une année banche. Sauvé financièrement par la collecte de la fondation de France. Jean-François Périgné parle aussi du comportement de la mer qui change : "Nos parcs sont en mer, donc il y a des parcs qui sont sur l'estran, c'est la partie du littoral qui découvre entre la pleine mer et la basse mer. Les parcs les plus bas sont les parcs où l'on découvre que l'on travaillait ; jusqu'à il y a une dizaine d'années en arrière,et qui étaient asséchés. On voyait le sol. Aujourd'hui, ce sont des parcs où l'on est obligé de travailler en combinaisons de plongée, masques et tubas parce qu'ils ne sont plus jamais découverts par l'eau. C'est-à-dire qu'à un même degré de coefficient de marée, la mer descend beaucoup moins qu'avant."

Les coquillages malmenés par le dérèglement climatique


Le changement climatique a aussi fait monter le niveau de température de l’eau et son acidité. Cette fois ce sont les coquillages qui réagissent : "Très concrètement, les moules produisent ce que l'on appelle le byssus, c'est une espèce de touffe de poils. Les anciens récupéraient cela pour faire de la colle. C'est très collant, cela permet à la moule de s'accrocher à un support. L'Ifremer a montré que l'acidification de l'océan avait déjà pour première conséquence une fragilité de la glande qui secrète ce byssus et donc un mauvais accrochage des moules. Cela veut dire que, dès que l'on a un petit peu de mauvais temps, les moules vont avoir tendance à décrocher et à tomber au fond. On est obligé de mettre des filets autour des moules pour les maintenir sur leurs supports de culture." 

L’autre conséquence est encore plus personnelle. Le secteur est maintenant soumis a un plan de prévention des risques naturels mis sur pied à cause des tempêtes à répétition et de l’érosion. Il découpe le territoire en zone dans lesquels les contraintes sur les habitations sont plus ou moins fortes. Le futur retraité craint que d’ici une décennie, sa maison entre dans les secteurs à risque de submersion. Avec des obligations d’aménagement.
 
 

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